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DES LIEUX AFFECTÉS, V, ix.

semblable à de la lie. Il se produit aussi d’autres espèces d’excrétions, non par affaiblissement, mais par énergie de la faculté excrétoire ; souvent, par suite d’une pléthore, toutes les parties étant saines, et souvent encore l’une d’elles étant affectée, la nature s’étant fortifiée par suite de la purification du foie. En effet, les humeurs malfaisantes étant cuites dans le foie, il en résulte une séparation, en sorte que les humeurs utiles sont retenues et les mauvaises expulsées. Quelques-uns nomment de telles excrétions dyssenteries sanguines ; elles surviennent à la suite de la mutilation d’un membre (Hipp., Art. 69) ou du passage d’une vie très-occupée à une existence oisive. On a vu aussi chez des femmes une semblable évacuation de sang avoir lieu par le siége après la suppression des règles, comme aussi chez quelques-unes par vomissements dans des circonstances pareilles. En ce dernier cas, c’est un sang pur, semblable à celui des victimes égorgées qui s’échappe soit par en haut, soit par en bas, mais ce sang est altéré, bourbeux ou corrompu dans les diathèses érysipélateuses et inflammatoires arrivées à coction. Parfois, mais rarement, dans les affections hépatiques, lorsque le foie est fortifié par des médicaments, il survient des excrétions d’une odeur et d’une couleur détestables, le viscère étant purgé. De même, dans ces cas, l’urine est infecte et peut induire en erreur les médecins inexpérimentés en leur persuadant que le malade est en danger de mort. Ceux, en effet, qui, sans raisonner, tiennent de la pratique seule une expérience commune, sont embarrassés dans les cas rares, n’ayant dans l’esprit que les cas observés souvent et dans les mêmes circonstances. Qu’à une période postérieure de la maladie de semblables évacuations surviennent avec les signes de la coction, c’est ce que vous trouvez, non pas une fois, mais souvent dans mes Commentaires sur les écrits d’Hippocrate. De même donc que, quand la faculté rétentrice est affaiblie et ne peut retenir ce qui l’incommode, la faculté expulsive évacue la matière nuisible, de même si la faculté excrétoire a perdu de son énergie, certaines matières sont retenues sans que la faculté rétentrice soit trop incommodée. Dans chacun des organes, en effet, c’est tantôt une faculté, tantôt une autre qui devient plus forte ou plus faible, quand nous venons à réfléchir à chaque faculté dans son rapport avec les fonctions. En réalité, la partie tout entière agit toujours conformément à la propriété de son tempérament qui