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DES LIEUX AFFECTÉS, V, ix.

vaginal, ou une suppression des règles, ou quelque autre diathèse grave de l’utérus. Dans toutes les affections de cette espèce, bien que le viscère ne porte aucune tumeur contre nature, le corps est envahi par des affections hydropiques. On a vu cela très-manifestement chez ceux qui ont raconté qu’après avoir pris mal à propos une potion froide, ils avaient éprouvé subitement un refroidissement du foie tel qu’il avait engendré sur-le-champ une hydropisie avant de s’élever en tumeur squirrheuse (cf. VI, i). Un violent appétit se manifeste chez les individus ainsi affectés. Rien d’étonnant à cela : nous savons que le refroidissement de l’orifice de l’estomac produit de semblables appétits. Mais pour le sujet actuel, il suffit de ces détails sur les hydères (ὕδεροι) ou hydropisies (ὕδρωπες), ou comme on voudra les nommer.


Chapitre ix. — La teinte ictérique n’est pas toujours liée à une affection organique du foie ; elle se montre, par exemple, à la suite de morsures par les animaux venimeux ; elle peut tenir aussi à une simple dyscrasie du foie. — Que la fonction propre du foie, qui est la sanguification, rend compte de certaines affections qui ont leur siège dans ce viscère. — Des maladies appelées proprement hépatiques par Galien. — De l’inflammation du foie. — Brillants diagnostics dont Galien se vante à propos des maladies du foie. — Considérations générales sur les facultés pour servir à la distinction des symptômes propres et communs ; application aux maladies du foie.


Dans les ictères, le foie est-il toujours le lieu affecté, ou bien quelque autre diathèse produit-elle cette affection ? C’est la question à laquelle nous passons maintenant et que nous allons examiner. On voit parfois, sans que ce viscère soit aucunement affecté, un épanchement de bile jaune se produire à la peau en temps de crise, comme il se produit aussi des dépôts d’autres humeurs. On voit aussi parfois, et sans qu’il y ait crise, le sang vicié par une cause étrangère se transformer en bile, comme il arrive à la suite de morsures d’animaux venimeux. Un des esclaves de l’empereur [Marc-Aurèle] qui ont pour fonction de chasser les vipères, ayant été mordu, prit pendant quelque temps en potion les médicaments ordinaires, mais comme sa peau changeait de couleur au point de prendre la teinte du poireau, il vint me trouver et me raconter son accident ; après avoir bu de la thériaque, il recouvra promptement sa couleur naturelle. Puisque les médecins recherchent s’il existe des signes propres de l’empoisonnement, parce