Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/663

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
651
AFFECTIONS DU FOIE.

parfois ; une toux faible ; la couleur de la langue est rouge au début, puis elle prend une teinte noirâtre ; un violent dégoût des aliments et une soif incessante ; des vomissements de bile jaunâtre et pure, et parfois ensuite couleur de rouille. Le ventre aussi est resserré à moins que l’inflammation ne survienne par atonie du viscère. Les symptômes de l’érysipèle sont semblables à ceux-ci. Il s’y ajoute la fièvre avec une soif très-vive. En effet, nous voyons que les fièvres appelées causus (fièvres ardentes) par les anciens surviennent le plus souvent à la suite des affections inflammatoires du foie ou de l’estomac. Des fièvres ardentes sont encore produites par l’inflammation érysipélateuse du poumon, comme lorsque, dans le corps entier, des humeurs bilieuses sont arrivées en se putréfiant à une fermentation excessive. Les fièvres les plus violentes viennent ordinairement de l’estomac et du foie, fièvres qui, si elles tiennent à ces parties, se transforment généralement et aboutissent au marasme. Il existe de moi, Sur le marasme, un traité particulier.

Les inflammations des parties concaves du foie engendrent, de plus que les inflammations, des parties convexes, du dégoût, des nausées, des vomissements bilieux et une soif violente, de même que les inflammations des parties convexes offrent, en plus que les inflammations des parties concaves, comme nous le disions plus haut (p. 650, l. 37), une douleur plus aiguë dans les respirations dont nous parlions tout à l’heure, qu’elles provoquent une petite toux, enfin qu’elles propagent la douleur jusqu’à la clavicule droite, et à un tel point que cet os semble tiré en bas. Il arrive parfois, pour les deux parties, que les fausses côtes partagent la souffrance. C’est un signe qui naturellement leur est commun, mais qui ne se présente pas chez tous les malades, parce que, chez tous, le foie n’est pas rattaché aux côtes par des membranes, comme cela se voit, non-seulement chez les singes, mais encore chez les autres animaux (voy. Util. des parties, VI, xiv). En effet, chez les uns il paraît rattaché, et chez les autres il ne l’est point. Une inflammation survient donc parfois dans les parties convexes du viscère seulement, comme elle survient aussi dans les seules parties concaves. Mais elle ne peut se fixer dans l’une des régions et y rester exclusivement confinée ; car la chair du viscère est continue dans toutes ses parties. Chez ceux dont l’épigastre naturellement maigre est de-