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AFFECTIONS DU FOIE.

gnostic en est plus clair. Il est naturel certainement que la cavité tout entière de l’estomac présente une diathèse semblable à celles de son orifice que nous avons indiquées, et qu’elle offre des symptômes semblables ; mais ceux de l’orifice étant beaucoup plus frappants, il en résulte que les médecins négligent et dédaignent, comme n’existant absolument pas, ceux de la partie inférieure de l’estomac. Tout le monde reconnaît que l’acte de la coction s’accomplit dans les parties situées après l’orifice, en sorte que cet orifice, s’il est mal conformé, devient la cause des mauvaises coctions, lorsque cette mauvaise coction ne résulte pas de l’ingestion désordonnée des aliments, ou de leur quantité excessive, ou de leur mauvaise qualité.

Pour les autres maladies communes à toutes les parties, maladies organiques et provenant d’une simple dyscrasie qui ont un lieu affecté évident, elles n’appartiennent pas au présent traité. Nous n’avons ici d’autre but que d’examiner les parties qui échappent au diagnostic des sens. Pour les vomissements sanguins de l’estomac, il y a désaccord : certains croient impossible que par l’estomac ait lieu une évacuation de sang venu du foie ou de la rate, et que du pus jaillisse de ces organes. Pour moi qui ai vérifié par les faits l’opinion des uns et des autres, il m’a paru que parfois l’évacuation des susdits viscères a lieu par l’estomac ; mais je renvoie la discussion sur ce sujet au passage où il est traité de ces matières, car mon but est de décrire immédiatement les affections du foie et de la rate.


Chapitre viii. — Des affections du foie. — Notions anatomiques sur ce viscère et sur les muscles de l’abdomen. — Diagnostic différentiel des affections de la surface concave et de la surface convexe du foie. — Théorie des hydropisies.


Dans le foie, comme dans toutes les autres parties, il existe une double espèce de maladies ; l’une résultant d’une simple dyscrasie sans tumeur contre nature, l’autre accompagnée de tumeurs comme sont les érysipèles, les inflammations, les squirrhes, les distensions flatulentes, les obstructions d’humeurs épaisses ou visqueuses dans les extrémités des vaisseaux dérivés de la veine-porte. Ces obstructions sont accompagnées d’un sentiment de pesanteur à l’hypochondre droit. Quand il s’y accumule une quantité de pneuma épais qui n’a pas d’issue, il se produit, non-seulement