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DES LIEUX AFFECTÉS, V, vii.

mot, reproduisant tous les caractères des affections mélancholiques. C’est après de mauvaises coctions qu’ils paraissent saisis plus fortement par les susdits symptômes. La plupart des malades souffrent encore de la rate, ce qui ferait supposer que ce viscère aussi déverse dans l’estomac une humeur malfaisante. Tous les symptômes qui se produisent à l’encéphale ou aux yeux sont la suite d’exhalaisons d’humeurs pernicieuses. Les syncopes de l’orifice de l’estomac, par la propriété des douleurs qui s’y produisent, provoquent l’épuisement ; peut-être la dyscrasie du cardia pénètre-t-elle dans le cœur, en sorte qu’une grande dyscrasie se produisant dans cet organe, il en résulte un rapide abattement des forces. Il est constant que, chez les femmes, ce qu’on nomme pica (appétits déréglés des femmes enceintes) dérive de l’affection de cette partie. En effet, les phénomènes consistant dans l’appétit exagéré (faim canine), ou dans l’absence d’appétit, ou dans l’appétence pour de mauvais aliments, constituent des affections de l’organe de l’appétit qui, nous l’avons démontré, est l’orifice de l’estomac (voy. Util. des parties, IV, vii). Sont également des affections de cet organe ce qu’on appelle nausées, aussi bien que les cardialgies et les hoquets. Nous avons décrit les causes de toutes les affections semblables dans le traité Sur les causes des symptômes ; il est donc inutile de s’y arrêter dans cet ouvrage. En effet, nous avons exposé dans le livre cité toutes les différences de maladies qui résultent d’une dyscrasie de cet organe, comme cela arrive dans un corps, en sa qualité de partie homoïomère.

Pour les maladies organiques qui s’y déclarent habituellement, elles offrent un diagnostic évident, et aucune d’elles ne pourra vous échapper si vous vous rappelez les signes communs qu’elles présentent, signes énoncés précédemment dans le susdit traité et dont il sera ailleurs question. En effet, ni les abcès survenus en ce lieu, ni les tumeurs phlegmoneuses ou érysipélateuses ne sauraient vous échapper, non plus que les ulcères. Le diagnostic de ces affections leur est commun avec celles de l’œsophage dont nous parlions tout à l’heure (ch. vi), et il est d’autant plus évident que cette partie est plus sensible et qu’elle présente un diagnostic plus aisé à saisir et plus clair. De même encore pour le vomissement de sang qui y a son point de départ ; il offre une apparence de signes communs avec les affections précitées de l’œsophage, mais le dia-