Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/658

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
646
DES LIEUX AFFECTÉS, V, vii.



Chapitre vii. — Des affections de l’estomac et particulièrement de son orifice, et du retentissement qu’elles ont sur les autres organes, principalement sur le cœur et l’encéphale.


Les anciens appelaient cardia l’orifice de l’estomac, l’ayant ainsi nommé, disait-on, à cause des symptômes que ses affections amènent. Car il est des gens qui ne sont pas seulement pris de syncopes tenant à l’orifice de l’estomac tout aussi bien que de syncopes tenant au cœur, mais qui sont pris encore de spasmes, de carus, d’épilepsies et de mélancholies tenant à cet orifice, et aussi des symptômes de suffusions, comme il a été dit dans le livre précédent (chap. ii), lorsque nous parlions des yeux. Tous ces symptômes dépendant du cardia surviennent par sympathie avec d’autres parties ; car, par sa nature propre, il ne produit que l’inappétence et la corruption des aliments surnageant, tandis que les aliments qui, par leur nature, sont fixés au fond de l’estomac, surtout s’ils sont rebelles à la corruption, n’éprouvent rien de semblable. Il faut donc faire bien attention aux affections qui s’y déclarent par sympathie et les distinguer des affections primaires produites dans ces parties, dont les actions sont lésées par les affections de l’orifice de l’estomac, nommé cardia par tous les anciens, et στόμαχος (canal) par les modernes. Les signes précurseurs rendent cette distinction manifeste pour un homme versé dans le diagnostic. Car certaines particularités qu’on ne peut pas énoncer s’ajoutent aux symptômes susceptibles d’être énumérés, et confirment le diagnostic des parties affectées. Chacun saura trouver ces particularités pour son usage. J’exposerai seulement les bases, pour ainsi dire, du diagnostic, qui serviront, aux travailleurs à apprendre par eux-mêmes ces particularités qu’on ne saurait dire.

Un jeune grammairien était pris d’un accès d’épilepsie toutes les fois qu’il avait professé avec trop de véhémence, ou qu’il s’était livré à la méditation, à une abstinence prolongée ou à la colère. Je conjecturai qu’il avait une affection à l’orifice de l’estomac qui, chez lui, était très-sensible, et que, par sympathie, l’encéphale agitait le corps entier de convulsions. En conséquence, je lui prescrivis de s’inquiéter uniquement d’une coction (digestion) régulière, de manger à la troisième ou quatrième heure