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DES DIVERSES ESPÈCES DE PLEURÉSIES.



Chapitre vi. — Des affections primaires et sympathiques de l’œsophage. — À ce propos Galien parle du nom qu’a reçu l’œsophage dans l’antiquité.


L’organe situé entre le pharynx et l’orifice supérieur de l’estomac, organe que les anciens nommaient œsophage, est appelé ordinairement canal d’embouchure (στόμαχος) par les écrivains postérieurs à Aristote, qui lui-même ne désigne pas toujours cette partie de l’animal par son ancien nom. Il a une double utilité : il sert de voie aux aliments avalés ou vomis ; en second lieu, il contribue activement en quelque chose à ces deux transports, soit que les aliments descendent de la bouche dans l’estomac, soit qu’ils remontent de l’estomac à la bouche. En effet, possédant deux de ces parties que les anatomistes nomment tuniques, il attire avec l’une les aliments liquides et solides dans l’estomac, et avec l’autre les expulse dans les vomissements. II est donc exposé naturellement à deux espèces d’affections, l’une comme voie des aliments, l’autre comme organe des vomissements et des déglutitions. De ses deux utilités, l’une évidemment est nécessaire en tout temps, l’autre dans certaines circonstances seulement. Comme voie des aliments, il présente une espèce de symptômes lorsque, par suite d’une tumeur contre nature, sa capacité se trouve rétrécie ; l’autre, lorsqu’il ne peut plus accomplir ses fonctions propres. Nous avons dit précédemment (IV, vi), en parlant de l’angine qui suit la luxation des vertèbres cervicales, que la compression exercée, par la vertèbre déplacée produit dans le canal, un rétrécissement accidentel. Maintenant qu’on se rappelle ce fait et aussi comment se produisent les tumeurs des muscles qui entourent le canal, car nous les avons toutes décrites dans notre livre Sur les tumeurs contre nature : un point commun à toutes, c’est, dans l’acte de la déglutition, un rétrécissement parfois tel que la boisson remonte au nez. Lorsque le rétrécissement est causé par une inflammation propre, et non plus produit par les parties voisines, une douleur vive se fait sentir pendant la déglutition, en même temps que les aliments ont peine à passer, surtout lorsque le patient cherche à avaler étant couché sur le dos ; c’est pourquoi les malades font effort pour changer de place et se dresser sur leur séant, surtout par le fait même que dans cette position ils avalent plus facilement, la pente suivie par les aliments