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AFFECTIONS DES ORGANES RESPIRATOIRES.

éclat d’une voix aiguë et forte a rompu les vaisseaux, surtout lorsqu’ils se mettent à pousser des cris violents, sans avoir prédisposé le poumon par la déclamation. Voyez les lutteurs : lorsque, sans échauffer ni amollir préalablement leurs muscles par des frictions et des mouvements modérés, ils se livrent à des actes violents, il leur survient des ruptures et des distensions spasmodiques (voy. p. 279 dans ma 2e éd. d’Hippocrate). Le même accident se produit dans le poumon ; et si l’on ne peut par des frictions le prédisposer à des mouvements violents, la déclamation remplit pour lui un office analogue à celui des frictions. — Sans cause apparente extérieure, la quantité de sang rompt un vaisseau dans le poumon, comme dans une autre partie du corps, lorsqu’un froid soudain ou une dyscrasie innée l’a rendu rebelle à l’extension. C’est ainsi qu’Hippocrate a dit (Épid., VI, iii, 6 ; cf., Aph., V, 24) : « Le froid cause la rupture des veines ; » ce n’est pas que par lui-même le froid occasionne ces ruptures, mais en rendant, par le refroidissement, dures et difficiles à étendre les tuniques des vaisseaux, il prédispose ces tuniques à une rupture. La rupture elle-même a pour cause un mouvement violent, et la quantité des humeurs qui par elles-mêmes, ou avec un pneuma cru, froid et flatulent, distendent les veines. Un indice non médiocre de la rupture qui en résulte, c’est une évacuation soudaine d’un sang abondant. — Au lieu de diathèses froides, ce sont des diathèses chaudes qui précèdent l’anastomose, quand un individu use fréquemment de bains chauds, se couche sur un sol échauffé, dans une saison chaude de l’année, et prend des boissons et des aliments chauds. Les évacuations fréquentes de sang provenant d’érosion sont précédées de petits crachements et de flux âcres descendant de la tête au poumon. — Parfois aussi une partie du poumon ou une fausse membrane (ἐφελκίς) est entraînée avec le sang, de sorte qu’une semblable affection du viscère ne peut échapper aux yeux. Quand l’ulcère existe dans la trachée-artère, outre les crachats purulents expulsés avec toux, le patient éprouve encore un sentiment de douleur dans la partie affectée. La petite quantité de la matière évacuée distingue une semblable ulcération de celle du poumon, car dans les ulcères du poumon les crachats de pus sont plus abondants. De même que pour le poumon l’expulsion d’un fragment du viscère indique qu’il est ulcéré, de même nous