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AFFECTIONS DES ORGANES RESPIRATOIRES.

abondantes, ou l’infiltration de pus ou de quelque autre humeur visqueuse épaisse ou abondante. Ces cas se distingueront les uns des autres par les symptômes antérieurs, Si un individu en bonne santé, remplissant ses fonctions, commence à éprouver de la gêne dans la respiration et que le symptôme s’accroisse sans que la respiration devienne rauque, on doit soupçonner la production d’un tubercule cru. La raucité avec une respiration bruyante indique la gêne causée par une quantité d’humeurs visqueuses ou épaisses appliquées sur les bronches du poumon sans pouvoir en être détachées. Une gêne subite dans la respiration, avec sentiment de rétrécissement, doit vous indiquer que le poumon est envahi par une fluxion de la tête ou des régions voisines. Lorsque je dis que des humeurs visqueuses, épaisses ou abondantes, se jetant sur le poumon, l’individu éprouve de la gêne dans la respiration, songez que ces matières sont renfermées dans les bronches. En effet, la trachée-artère, comme l’artère lisse, se ramifiant dans le viscère tout entier, la substance des bronches se retrouve dans le poumon tout entier. Les anatomistes appellent bronches (βρογχία) les cartilages de la trachée-artère qui ont la forme d’un sigma. Quand une pleurésie a précédé, qu’ensuite la violence de la fièvre s’est calmée, si un sentiment de pesanteur persiste à l’intérieur des côtés, dans la profondeur du thorax, en même temps qu’un déplacement de liquide paraît s’opérer dans les fréquents changements du décubitus, surtout lorsqu’on passe d’un côté à l’autre, cela indique qu’il s’est amassé du pus ; souvent même on entend distinctement un bruit de fluctuation. Cela démontre, avec ce qui a été déjà dit, que les crachats sont insignifiants, quand le summum de la pleurésie est passé. Si quelque autre humeur séreuse ou pituiteuse, se portant soudain, sans accompagnement de fièvre, dans les cavités du thorax, produit la dyspnée, les matières crachées ne sont pas épaisses ; dans le commencement, elles sont peu abondantes et accompagnées d’une forte toux ; mais une fois cuites, elles sont plus abondantes et expulsées avec une toux moindre. Il arrive de deux façons que les patients crachent peu de matières avec une forte toux, les uns à cause de l’épaisseur ou de la viscosité des humeurs, les autres à cause de leur ténuité, En effet, la matière ténue apportée par le pneuma pendant la toux est divisée par lui et rejaillit à l’entour ; la matière visqueuse ou très--