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DES LIEUX AFFECTÉS, IV, xi.

constance, n’a aucun besoin de respirer, et qu’il lui suffit de la perspiration, qui a lieu par le corps tout entier[1]. Celle-ci, en effet, est accomplie par le cœur au moyen des artères, la respiration est effectuée par l’encéphale au moyen du thorax. Quelle que soit la diathèse qui produit l’apnée, elle paraît être commune à toutes les parties du corps, comme dans les apoplexies, les carus, les épilepsies et les catalepsies. En effet, dans toutes ces maladies, il n’existe aucune affection spéciale des organes respiratoires, non plus que des organes phonétiques, ou de la parole, ou de la marche. Mais l’affection du principe dirigeant (l’encéphale) entraîne par sympathie celle de toutes les parties recevant de lui les facultés qui les régissent. Nous avons traité spécialement de l’apnée, il convient donc de passer actuellement à un autre sujet.


Chapitre xi. — Des différentes espèces d’affections du poumon et de leurs symptômes. — Discussion sur les causes du crachement de sang. — Observations d’affections spéciales du poumon qui ont beaucoup de rapport avec la phthisie ou la bronchorrhée.


Comme il existe une double méthode pour ceux qui s’exercent au diagnostic des lieux affectés, l’une tirée des symptômes apparents, l’autre des parties du corps ; si quelqu’un s’exerce d’après les deux méthodes, il dira deux fois les mêmes choses d’une façon et d’une autre. Ainsi nous avons traité des affections du poumon quand nous étudiions les douleurs (II, ii et suiv.), quand nous parlions du rejet du sang (IV, viii), ou de la dyspnée (ibid., vi-vii, x) ; nous allons encore en parler maintenant. Jamais il ne survient de douleur violente au patient, mais il éprouve un sentiment de pesanteur et parfois de tension aboutissant au sternum ou au rachis ; c’est sur ces points en effet que sont suspendues les membranes qui l’enveloppent. Souvent aussi les malades éprouvent un sentiment de rétrécissement, et, en conséquence, ils respirent fréquemment et rapidement ; sans inspirer beaucoup d’air. Lors donc que ces accidents se produisent sans fièvre, ils indiquent qu’il existe dans le poumon des tubercules, ou une quantité d’humeurs visqueuses ou épaisses, ou d’autres matières

  1. Le chapitre v du livre VI, est en grande partie le développement de ce paragraphe.