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AFFECTIONS DES ORGANES RESPIRATOIRES.

en effet, parmi les respirations grandes, il en existe une fréquente présentant plusieurs différences indicatives, celle-ci d’une diathèse, celle-là d’une autre, et une rare indiquant une seule diathèse ; ainsi, parmi les respirations petites, la rare indique un refroidissement des organes respiratoires, et la fréquente, une fatigue non-seulement des organes respiratoires, mais encore des organes mus avec eux, je veux dire le foie, l’estomac, la rate et l’œsophage.

Comme il existe plusieurs diathèses où la souffrance résulte d’un mouvement un peu violent, il faut examiner et distinguer, d’après les autres signes, si c’est une inflammation, un érysipèle, un ulcère, ou un abcès qui occasionne la douleur. Vous savez que souvent des douleurs proviennent de dyscrasies inégales, ou de l’abondance d’un pneuma cru et flatulent lequel, par la compression même qu’il éprouve, distend les parties environnantes et parfois s’échappe violemment ; semblablement, des douleurs proviennent de la quantité d’une humeur chaude et âcre, ou froide et visqueuse, enfermée en un point et ne pouvant sortir. Les organes où sont renfermées ces matières sont grandement affectés quand ils sont dénués de mouvement, ils le sont légèrement quand ils en sont doués. Nous avons, dans notre traité Sur la dyspnée, énoncé la cause pour laquelle un pneuma peu abondant et émis fréquemment indique la gêne des organes mus dans la respiration ; tandis qu’un pneuma rare dénote un fort refroidissement seulement des organes respiratoires, et surtout du poumon et du cœur. Il se produit encore une autre forme de dyspnée, lorsque l’action du thorax est suspendue par un court repos, tantôt dans les inspirations, tantôt dans les expirations, un tel symptôme résultant soit d’une diathèse convulsive des muscles du thorax, soit de la quantité de chaleur, le patient étant obligé de respirer ou d’expirer plus fréquemment.

11 existe encore une autre affection de la respiration que l’on nomme apnée, la respiration paraissant aux yeux faire complétement défaut ; mais la nature proteste contre une telle supposition. Il semble, en effet, impossible que l’animal absolument privé de toute respiration conserve encore la vie ; pourtant les animaux qui se tapissent paraissent ne mouvoir aucunement le thorax. Il faut donc supposer de deux choses l’une, ou que 1a respiration est si faible qu’elle échappe aux sens, ou que l’animal, dans cette cir-