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DES LIEUX AFFECTÉS, IV, x.

des auteurs étant considérable, reviennent aisément à la mémoire, Pour ceux qui n’ont pas été définis par Hippocrate, qui cependant a si bien écrit sur la dyspnée ; pour toutes les questions omises qui n’ont été ni traitées, ni définies par aucun autre des écrivains postérieurs, je regarde comme nécessaire d’appeler souvent l’attention sur elles. Chez les individus qui, sans inflammation ni sans tumeur contre nature ou rétrécissement des organes respiratoires, respirent difficilement dans les fièvres brulantes, la quantité de la substance du pneuma inspiré s’augmente proportionnellement avec la grandeur de la dilatation du thorax. Chez ceux, au contraire, qui ont une tumeur ou un rétrécissement des organes respiratoires sans chaleur brûlante, a lieu une dilatation considérable de la poitrine ; mais la quantité de pneuma inspiré, loin d’être proportionnée à la dilatation, est moindre même que dans l’état normal. La grande dilatation du thorax, accompagnée de la rareté du pneuma, indique une diathèse sans autre distinction. Il faut bien remarquer ici, pour éviter une erreur, que la respiration effectuée par l’action de tous les muscles, quand elle n’a pas lieu par affaiblissement de la faculté, est la même chose que la respiration grande. Voulant une fois l’expliquer clairement, je l’appelai respiration élevée, Je compris, dans cette circonstance, qu’Hippocrate appelle pneuma élevé (μετέωρον, cf., par ex., Épid., II, iii, 1, init.), celui qui est inspiré par les parties supérieures du thorax. De même quand il dit (Pron., § 5) : « Une respiration grande et à longs intervalles dénote le délire, » il est évident qu’il dit grande pour abondante, respiration qui peut avoir lieu sans l’action des muscles supérieurs ou avec leur concours. Souvent, en effet, l’action des muscles intercostaux et celle du diaphragme, en dilatant considérablement le thorax, n’exigent pas l’aide des muscles supérieurs pour l’inspiration d’un pneuma abondant. Qu’une semblable forme de la dilatation indique le délire (cf. V, v), cela a été démontré dans le traité Sur la dyspnée (cf. I, xxii), où étaient retracées les diathèses auxquelles se rattachent toutes les autres dyspnées, Mais actuellement, de même que nous donnons ici une sorte de résumé des affections décrites dans d’autres ouvrages, de même les différences entre les dyspnées ont été traitées pour une partie dans le présent livre (chap. vi, vii, x), et le seront pour une autre dans le suivant (chap. v med.). Comme,