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AFFECTIONS DES ORGANES RESPIRATOIRES.

ceux du pharynx ; la voix même par ceux du larynx. La langue, en articulant le son, sert au langage avec le concours des dents, des lèvres et aussi des ouvertures du nez, du palais et du gosier, et en outre du mince ligament (frein) de la langue elle-même. Aussi les individus sujets au bégaiement, au bredouillement, ou à quelque défaut semblable de la parole, ont une lésion des organes du langage résultant, soit d’une conformation naturelle, soit d’une cause postérieure. Il en est ainsi des gens dont le méat nasal est obstrué par un polype ou par une autre cause, qui ont perdu quelqu’une des dents antérieures, ou dont la lèvre est mutilée. Pour les causes qui produisent ce qu’on appelle voix grêle, ou les autres espèces et affections de la voix rauque, retentissante, aiguë, rude et voilée, nous en avons suffisamment parlé dans l’ouvrage Sur la voix.


Chapitre x. — De l’état des organes respiratoires dans la dyspnée. — Quels sont les signes à l’aide desquels on distingue les causes qui donnent lieu aux diverses espèces de ce symptôme, et quel est en particulier le rôle des muscles respiratoires, lesquels sont dans leur action subordonnés les uns aux autres.


Nous avons donné assez de détails précédemment sur la dyspnée en exposant les affections de la moelle (chap. vi et vii) ; après les avoir rappelés, j’ajouterai ce qui manque encore à ce sujet. Je voudrais, d’une façon générale, que vous eussiez présent le souvenir de ce que vous ont présenté les dissections des muscles qui meuvent le thorax et les nerfs qui arrivent à ces muscles. Puis, en visitant le malade atteint de la dyspnée, vous examinerez d’abord s’il meut tous les muscles du thorax ou seulement les muscles intercostaux, sans les muscles supérieurs, ou encore le diaphragme avec les muscles intercostaux. Si vous voyez qu’il meut tous les muscles, songez qu’un mouvement semblable provient d’une des trois causes que je vais signaler, et cherchez à distinguer laquelle de ces trois causes agit actuellement. S’il ne les meut pas tous, cherchez une autre distinction. Supposons un individu qui meut tous les muscles, de façon que la poitrine s’élève manifestement avec les omoplates. Dans ce cas, qui est un des trois, il faut absolument qu’il y ait affaiblissement des forces, ou rétrécissement des voies respiratoires, ou chaleur considérable dans le cœur et le poumon, deux de ces causes, et parfois, mais