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AFFECTIONS DES ORGANES RESPIRATOIRES.

De même que pour les muscles qui meuvent le larynx, les plus importants sont ceux qui l’ouvrent et le ferment ; de même, les plus essentiels des nerfs phonétiques sont les nerfs récurrents qui font partie, eux aussi, de la sixième paire des nerfs issus de l’encéphale (9e-11e des mod. ; 8e de Willis), comme les autres nerfs qui s’insèrent au larynx, et dont ils diffèrent en ce qu’ils ne se détachent pas de la sixième paire dans le cou, mais lorsqu’ils sont arrivés dans la région du thorax. Il n’est pas de chirurgien assez inepte pour couper, sans le savoir, cette sixième paire tout entière ; mais quelquefois, par ignorance, ils déchirent les nerfs récurrents. Parfois encore, dans les blessures graves de la trachée, l’un ou l’autre de ces nerfs ou tous deux sont coupés. Refroidis par suite des opérations, ils gênent l’émission de la voix jusqu’à ce qu’ils aient recouvré, en se réchauffant, leur tempérament naturel. La voix éprouve encore une lésion manifeste dans son acuité et son étendue, lorsque les muscles du pharynx sont impuissants à lui donner de l’intensité. Si la tunique commune au pharynx et au larynx se trouve imprégnée d’une humidité considérable, la voix est fortement lésée. Par la même raison, les catarrhes rendent la voix rauque, c’est un fait connu de tout le monde. La même chose arrive quand on a beaucoup crié. Cela produit, en effet, une affection analogue à une inflammation dans la tunique susdite et dans les muscles du larynx ; il est de toute évidence que par l’inflammation des muscles intérieurs du larynx, l’affection devient une cynanche, laquelle lèse à la fois la voix et la respiration. Le même résultat est produit généralement par toutes les tumeurs contre nature qui surviennent dans les voies de la respiration, ou qui les compriment extérieurement. C’est ainsi que l’inflammation de l’œsophage qui vient à comprimer la tunique de la trachée-artère sur laquelle s’attachent les extrémités des cartilages sigmoïdes de la trachée, porte atteinte à la respiration et à la voix. La luxation en avant des vertèbres du cou, dont nous avons parlé précédemment (chap. vi), produit le même effet. Toutes ces affections surviennent dans la voix par une lésion particulière des organes propres à cette fonction, lésion résultant soit d’une affection primaire, soit d’une affection sympathique, peu importe au sujet que nous traitons.

Elle éprouve d’autres affections quand elle est privée de sa sub-