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AFFECTIONS DES ORGANES RESPIRATOIRES.

Il en est pour toutes les autres parties comme pour celles de la face (voy. plus haut, chap. v) ; lorsqu’une action est abolie, il faut croire que le muscle qui l’exécute ou le nerf de ce muscle est affecté. Plusieurs fonctions sont-elles lésées, si c’est dans une seule région, il arrive parfois que tous les muscles mêmes sont lésés par une cause commune ; il est possible aussi qu’un nerf commun à ces muscles soit affecté. Exemple : un homme, en prenant des poissons dans une rivière, éprouva un refroidissement du siége et de la vessie tel, qu’il rendait involontairement ses excréments et son urine ; il fut guéri complétement par les médicaments chauds appliqués sur les muscles affectés. Un autre, sans cause apparente, offrant ces mêmes symptômes, fut guéri à grand’peine, après un long temps, par des médicaments nombreux, les nerfs de l’os sacré ayant été affectés.

Après avoir répété ce que je disais dès le début, je passerai donc à un autre sujet. Celui qui, par la dissection, connaît à quelle partie se rend chacun des nerfs issus de la moelle, diagnostiquera exactement les lieux affectés. Vous avez vérifié par les œuvres de l’art la justesse de cette remarque, en voyant souvent l’utilité manifeste qui résultait pour les patients d’un pareil diagnostic. En effet, non-seulement beaucoup de médecins frottent nuit et jour les jambes et les bras avec des médicaments échauffants, sans profit ni résultat, négligeant le lieu où soit la moelle soit quelqu’un des nerfs issus de cette moelle est lésé. Naguère encore ils ont ulcéré la tête d’un malade en y appliquant les médicaments les plus échauffants, dans l’idée que par ces moyens ils rappelleraient la sensibilité fortement lésée. Ce malade, nous le guérîmes, après avoir découvert le lieu affecté et par les autres symptômes et par les causes procatarctiques, l’interrogeant sur chacune de ces causes ; parmi ces causes se trouvait celle-ci : il me dit que, dans un voyage, il avait été exposé à une pluie battante avec un vent violent, et que le manteau dont il avait le cou enveloppé avait été tellement trempé, qu’il avait distinctement senti le refroidissement très-vif qui s’emparait de cette partie. Celui donc qui sait que des premières vertèbres du cou remontent à la tête quatre nerfs qui communiquent la sensibilité au derme de la tête (voy. Util. des parties, XIII, iv et v, et XVI, vi et suiv.), eût reconnu aisément le lieu affecté ; et ce lieu guéri, le derme de la tête l’é-