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DES LIEUX AFFECTÉS, III, xiii.

trice complète entre les deux sections (cf. Paul d’Égine, VI, iv). Mais il est constant que toutes ne sont pas guéries par ce moyen ; car d’autres artères plus considérables que ces dernières remontent vers l’encéphale, à sa base, par le plexus dit rétiforme (voy. Util. des parties, IX, iv), lesquelles artères engendrent l’affection, cela est probable, un pneuma vaporeux et chaud s’élevant par ces artères et remplissant l’encéphale. Il est possible aussi que, dans l’encéphale même, il se produise quelque dyscrasie inégale qui peut engendrer un semblable pneuma. Mais que cette affection soit propre à la tête, cela est manifeste par le sentiment même des personnes sujettes au vertige ; elle dérive soit d’une affection primaire de la tête, soit d’une affection sympathique avec l’orifice de l’estomac.

Archigène reconnait ce fait dans le premier livre des Signes pathognomoniques des maladies chroniques, où il parle en ces termes de l’affection vertigineuse : «  Cette affection aussi a une double origine, la tête et les hypochondres. » Puis il cherche à distinguer les deux espèces, disant « que le vertige qui provient d’une affection primaire de la tête est précédé de tintements d’oreilles, de douleurs et de pesanteurs de tête, ou de la lésion de l’odorat, ou de quelque autre altération des parties qui viennent de là. » C’est lui-même qui a ajouté à sa phrase ces mots parties qui viennent de là (ἐντεῦθεν), voulant indiquer, selon moi, les sensations qui ont leur point de départ à la tête. Il dit que le vertige qui dérive de l’orifice de l’estomac est précédé de tiraillements et de nausées. Mais, comme je l’ai déjà remarqué précédemment plus d’une fois, quand même la tête éprouve une affection par sympathie avec une autre partie, c’est à elle qu’il faut attribuer les affections qui surviennent.


Chapitre xiii. — Sur le siége, la nature et les symptômes de la céphalée et de la migraine. — Des céphalalgies ordinaires comme point de comparaison. — Sensibilité de certaines personnes à l’égard des odeurs.


À l’égard de l’affection appelée céphalée par les médecins, personne non plus ne doutera que ce ne soit une maladie de la tête. En effet, pour la décrire brièvement, cette affection est une céphalalgie longue et difficile à dompter, présentant de grands accès