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DES LIEUX AFFECTÉS, III, xi-xii.

quemment se produire dans l’orifice de l’estomac à propos des hoquets. Quant à moi, par exemple, s’il m’arrive d’avaler un peu trop de poivre, à l’instant je suis pris de hoquets ; et j’ai vu ce même fait se produire chez un assez grand nombre de personnes qui avaient l’orifice de l’estomac très-sensible. On a dit plus haut que cet orifice est ordinairement appelé στόμαχος, non-seulement par les médecins, mais encore par tout le monde. J’ai vu dans la chute d’épileptiques atteints d’une affection sympathique et non pas idiopathique de l’encéphale, se manifester, non une convulsion continuelle, mais une sorte d’agitation saccadée revenant par intervalles, de façon que je conjecturai qu’il se produisait dans l’encéphale un mouvement semblable à celui qui parfois secoue l’orifice de l’estomac incommodé par certaines substances. En effet, qu’il soit surchargé d’aliments ou mordillé par leur altération, il paraît tourmenté de hoquets. J’ai vu plus d’une fois, non pas seulement le hoquet, mais encore une convulsion de tout le corps, produite par une humeur acre. Cette convulsion cessait aussitôt après le vomissement de l’humeur mordicante. Il n’y a donc rien d’étonnant que le principe des nerfs soit agité d’un mouvement tel qu’il écarte avec empressement tout ce qui remonte à lui de la partie primitivement affectée. Il me semble encore que tous les autres symptômes qui agitent le système nerveux surviennent de cette façon, et que ceux qui amènent une chute avec perte du sentiment sans mouvement convulsif ou saccadé, résultent d’un refroidissement brusque. Tel est le cas aussi de la léthargie.

L’apoplexie, parce qu’elle se déclare subitement, indique qu’une humeur froide, ou épaisse, ou visqueuse, remplit instantanément les principales cavités de l’encéphale et qu’elle ne résulte pas d’une dyscrasie de toute sa substance, comme le léthargus, la phrénitis, les manies, les mélancholies, les folies, les pertes de mémoire, l’affaiblissement des sens et la paralysie des mouvements. Dans toutes les affections de cette nature, telles que l’apoplexie, mesurez la gravité du danger à la gravité de la lésion qu’a subie la respiration (voy. chap. XIV med.). De même, en effet, que chez les gens endormis la respiration s’exécute, bien qu’ils n’accomplissent aucune autre fonction volontaire, mais que, couchés sur le dos, ils soient étendus sans mouvement dans leur lit, de même