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DES AFFECTIONS DU SYSTÈME NERVEUX.

fin, lorsqu’elle est arrivée dans quelqu’un des organes essentiels, l’individu soit en danger de périr. L’utilité manifeste des ligatures appliquées, dans ce cas, aux parties supérieures, m’a conduit à adopter cette manière de voir. J’en ai fait l’expérience dans des cas de morsures de vipères et de scorpions et même aussi d’aspics ; ce qu’on serait moins porté à croire si on considère qu’après cette morsure il y a danger imminent de mort. Toutefois, comme je me trouvais à Alexandrie, un paysan, voisin de la ville, ayant été mordu au doigt par un aspic, serra avec un lien très-fort la racine de ce doigt près du métacarpe, et, courant à la ville chez son médecin ordinaire, se fit couper tout le doigt, à partir de son articulation avec le métacarpe, dans l’espérance que cet accident n’aurait pas de résultat fâcheux. Cette espérance se réalisa en effet, car il fut sauvé sans aucun autre traitement. — Je vis un autre individu qui, mordu également par un aspic, fut guéri à l’aide d’une potion à la vipère, employée après l’amputation du doigt. — Je vis un autre paysan qui, mordu par une vipère dans toute la longueur du doigt, coupa avec la faucille qu’il tenait à la main, car il était vigneron, la partie mordue, à partir de la dernière articulation, et fut guéri sans prendre aucun médicament, le doigt ayant été cicatrisé par les moyens ordinaires.

Chez le garçon dont il a été parlé plus haut (p. 571), l’épilepsie partait des jambes. Les médecins réunis en consultation tentèrent de le guérir. Il s’avisèrent, après l’avoir purgé complétement, d’appliquer sur la partie un médicament composé de thapsie et de moutarde ; ils avaient lié d’abord le membre au-dessus du point primitivement affecté, et prévinrent ainsi le retour de l’accès qui avait lieu chaque jour. Ceci soit dit par digression, pour qu’on ne s’étonne pas comment une affection si grave prend naissance de quelque partie sans importance.

Il nous reste encore à rechercher la cause des convulsions épileptiques qui surviennent dans de semblables sympathies. En effet, Pélops n’a rien dit de bien vraisemblable à cet égard, non plus qu’aucun autre de ceux avec qui j’ai eu des rapports. — Ayant vu une fois un individu atteint d’une affection sympathique de cette nature tomber sans convulsions violentes, mais agité par intervalles de légers mouvements saccadés, il me parut probable qu’il existait quelque chose de semblable à ce qu’on voit très-fré-