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DES AFFECTIONS DU SYSTÈME NERVEUX.

livre, de son état de tristesse, d’insomnie, d’inquiétude. Il est des gens chez qui l’humeur atrabilaire s’est produite dans les maladies fiévreuses mêmes, comme il a été dit. Plusieurs circonstances ne contribuent pas peu à mieux fixer le diagnostic : c’est la saison de l’année, l’état passé et présent de l’atmosphère, et de plus le lieu du séjour et l’âge.

Après avoir examiné préalablement tous ces points, si vous supposez que le sang atrabilaire est contenu dans les veines du corps entier, obtenez le plus sûr diagnostic en saignant à la veine du coude. Il est préférable d’inciser la veine moyenne, parce qu’elle est commune aux deux veines, à celle qu’on nomme humérale et à celle qui à travers l’aisselle se porte au bras. Si le sang ne paraît pas être atrabilaire, arrêtez-en aussitôt l’écoulement. S’il paraît tel, tirez-en autant que vous jugerez suffisant d’après la complexion du malade. Il existe, pour la mélancholie comme pour l’épilepsie, une troisième variété qui tire son origine de l’estomac. Quelques médecins appellent la diathèse même, maladie hypochondriaque et flatulente. Il me suffira de transcrire les symptômes qui lui ont été assignés par Dioclès dans le livre intitulé : Affection, cause, traitement. Voici les termes mêmes employés par Dioclès : « Il existe une autre affection de l’estomac différente des précédentes : les uns l’appellent mélancholique, les autres flatulente. Elle est accompagnée, après les repas, quand surtout les aliments sont de digestion difficile et de nature à causer des ardeurs, de crachements humides abondants, d’éructations aigres, de vents, de chaleur dans les hypochondres, de fluctuation, non pas immédiatement, mais un peu après l’ingestion de ces aliments. Parfois aussi surviennent de violentes douleurs d’estomac qui se propagent jusqu’au dos. Elles s’apaisent quand les aliments sont cuits (digérés) ; puis les mêmes accidents reviennent après le repas ; parfois même ils se produisent à jeun ou après le souper. Les aliments vomis sont encore crus, et le phlegme un peu amer, est si chaud, si acide, qu’il cause de l’agacement aux dents. La plupart de ces accidents se montrent dès la jeunesse ; mais, de quelque façon qu’ils surviennent, ils persistent chez tous. » — À la suite de ce préambule, Dioclès donne immédiatement la cause en ces termes : « Il faut supposer que les individus dits flatulents ont plus que la chaleur convenable dans les veines