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DES LIEUX AFFECTÉS, III, x.

deur des nerfs qui de l’encéphale aboutissent à l’orifice de l’estomac et qui donnent à cette partie une sensibilité supérieure à celle de toutes les autres parties du corps ; d’où il résulte que toutes les fractures de la tête qui pénètrent jusqu’aux méninges sont accompagnées de vomissements bilieux, et que les douleurs de la tête, de quelque façon qu’elles surviennent, causent un trouble et parfois une mordication dans l’orifice de l’estomac. Les affections dites hypochondriaques et flatulentes se distinguent par des abattements mélancholiques. En effet, c’est pour elles un signe semblable à ce qu’est le délire survenant dans les fièvres aiguës, et le délire qui accompagne les symptômes semblables à ceux des suffusions dans certaines diathèses de l’orifice de l’estomac. Ainsi encore le délire survient plus vite dans l’inflammation des parties nerveuses que dans celles d’autres parties ; tantôt la chaleur monte seule à la tête par suite de la contiguïté des parties, tantôt c’est un pneuma vaporeux, fumeux et fuligineux.


Chapitre x. — Substitution des affections épileptiques et mélancholiques. — Causes et symptômes de la mélancholie. — Généralités sur le traitement de cette maladie. — Variétés de la mélancholie. — Passages d’un ouvrage de Dioclès à ce sujet. — Observations particulières à Galien.


Il existe une différence non médiocre dans les affections primaires de la tête comme dans les affections sympathiques. Ainsi, les humeurs épaisses amassées dans la substance même de l’encéphale le lèsent, tantôt comme partie organique, tantôt comme partie homoïomère : comme partie organique, quand elles obstruent les conduits, comme partie homoïomère, quand elles en altèrent le tempérament. C’est pourquoi on trouve cette observation à la fin du sixième livre Sur les épidémies (sect. VII, § 31) : « Les mélancholiques deviennent d’ordinaire épileptiques, et les épileptiques deviennent d’ordinaire mélancholiques. L’une ou l’autre de ces affections se produit de préférence selon que le mal prend l’une ou l’autre direction. Si elle se dirige vers le corps, on devient épileptique, et mélancholique si c’est vers l’intelligence. » Ce passage indique d’abord que ce n’est pas toujours, mais fréquemment qu’a lieu la transformation de l’une de ces affections en l’autre. En effet, l’épilepsie étant produite non-seulement par l’humeur atrabilaire, mais encore par l’humeur phlegmatique,