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DES LIEUX AFFECTÉS, III, viii-ix.

laissés par les anciens, mais à découvrir les faits par eux négligés, soit qu’ils n’aient aucunement traité certains sujets, soit qu’ils n’en aient pas donné des démonstrations, des définitions, ou des développements suffisants, comme Hippocrate quand il dit (Aph. VI, 39) « que la convulsion résulte de la réplétion ou de la vacuité. » L’assertion est vraie, mais par quelles raisons a-t-il été conduit à l’énoncer en ces termes ? Cela est clair seulement pour les hommes intelligents et régulièrement instruits des principes de la médecine, et non pas pour le premier venu. Ayant préalablement appris ces principes, je compris que la convulsion résulte des causes qu’Hippocrate a énoncées. En effet, si tout mouvement volontaire a lieu évidemment quand les muscles attirent les parties sur lesquelles ils s’insèrent, et si la traction n’est pas possible sans que le muscle soit tiré vers son principe propre, la convulsion dans les parties qui en sont agitées ne diffère du mouvement naturel que parce qu’elle a lieu sans notre volonté. De même donc que, dans le mouvement naturel, la volonté qui réside dans l’encéphale vers le principe des nerfs donne aux nerfs d’abord l’initiative du mouvement, et par eux aux muscles, de même, quand nous découvrons que sans l’intervention de ce principe les nerfs peuvent être tiraillés par une cause quelconque, nous connaissons la cause de la génération des convulsions. Pour un homme qui a vu des corps nerveux, comme sont les cordes de la lyre, parfois si fortement tendus par l’intempérie excessive de l’air ambiant qu’ils se rompent, il n’est pas difficile d’imaginer que la même diathèse se produit dans les nerfs des animaux. Dans quelle condition de l’air voit-on donc les cordes se tendre et se rompre ? Quand il est très-sec ou très-humide. Ainsi l’humidité en les pénétrant les fait enfler considérablement et par suite se tendre. La sécheresse agissant comme le soleil qui contracte le cuir en le desséchant, tire les cordes et les tend. Les courroies aussi desséchées par le feu paraissent se retirer et se resserrer. Ces faits préalablement connus, il n’est pas difficile de découvrir chez les gens atteints de convulsions, si leur affection résulte de la sécheresse, ce qui est un manque et une vacuité de la substance humide, ou si elle résulte de l’abondance d’humidité, ce qui est une affection contraire au manque et qui est nommée par Hippocrate réplétion. Les fatigues, les insomnies, les privations, les inquiétudes, la fièvre sèche et brûlante qu’on