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DES LIEUX AFFECTÉS, III, v.

osé entreprendre le traitement, mais sans aucun succès. Comment donc l’expérience, prenant exemple d’événements produits par une circonstance fortuite, aurait-elle fait connaître ce remède, quand l’affection même est si rare et qu’une ventouse n’a jamais pu s’appliquer spontanément sur la tête par une circonstance fortuite ? En effet, pour la boisson ou tout autre remède de cette espèce, dont nous voyons chaque jour les effets sur maintes personnes, l’imitation peut les emprunter à l’expérience, mais l’application de la ventouse avec ou sans scarifications ne peut prendre son point de départ dans l’expérience.

II n’en est pas de la perte de la mémoire comme de beaucoup d’autres affections, dans lesquelles le lieu affecté apparaît aux sens, sinon très-nettement, du moins suffisamment pour aider à l’administration des remèdes. J’entends parler d’affections telles que pleurésie, péripneumonie, néphrite, diathèse du colon, du foie, de la rate, de l’intestin, de la vessie, de l’utérus ou de quelque autre partie analogue ; toutes affections où les douleurs et les matières expulsées par les orifices indiquent le lieu affecté, sinon de la manière la plus exacte, du moins avec une certaine précision. En effet, il est très-facile d’appliquer tout ce qu’on veut, sur toute l’étendue des côtes dans les pleurésies, sur l’abdomen dans les coliques, comme sur les hypochondres dans les inflammations du foie et de la rate, et semblablement pour les autres parties.

Mais, pour la perte de la mémoire, il n’existe aucun signe du lieu affecté, ni tumeur contre nature, ni excrétion, ni rien autre. Il en est de même de la mélancholie, de la phrénitis, de la manie, de l’épilepsie, du léthargus, de l’engourdissement et de ce qui a été appelé par les médecins modernes catoche et catalepsie. Dans les convulsions du corps entier non plus, dans les palpitations ou la paralysie d’une moitié du corps, ce qui est comme la racine du mal ne manifeste aucun signe, ni par une tumeur contre nature, ni par une douleur, ni par un changement dans la couleur primitive, ni par quelqu’une des excrétions. Ainsi, pour ces affections, la méthode de découverte des médicaments imaginée par Archigène ne peut servir, le cas fortuit des empiriques étant ridicule et le raisonnement d’Archigène nous ramenant au cœur.

Mais accordons que l’expérience ait trouvé les remèdes des susdites affections ; n’est-ce pas convaincre de vanterie menson-