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DES LIEUX AFFECTÉS, III, v.

mêmes sont de trois espèces. En effet, il y a excrétion soit de portions de lieux affectés par la dissolution ou le ramollissement de leur substance, soit des matières qui y sont renfermées, soit des matières qui accompagnent les diathèses morbides seules, ou qui se montrent soit constamment, soit très-souvent. A l’égard de certaines affections, aucune des autres indications ne s’offrait à moi ; dans ce cas, il ne me restait qu’une voie pour découvrir les parties affectées, c’était de considérer la fonction lésée.


Chapitre v. — De la recherche du lieu affecté et du traitement convenable dans la perte de la mémoire. — Discussion contre Archigène qui, tout en admettant que le siége des facultés intellectuelles est dans le cœur, dirigeait du côté de la tête le traitement de la perte de la mémoire.


Je me trouvai une fois dans la nécessité de rendre la mémoire à un individu qui l’avait perdue. Jeune encore, n’ayant vu aucun maître soigner cette affection, n’ayant lu le traitement dans aucun des anciens, je tâchai de découvrir d’abord quel était le lieu affecté sur lequel je devais appliquer les remèdes dits topiques, après les soins donnés à tout le corps, car c’est un point commun à toutes les affections, ensuite je cherchai par quel moyen je pouvais trouver chacun des remèdes. Je pensai que le lieu affecté était le même que celui qui renferme en lui ce qu’on appelle l’âme dirigeante, et que les médicaments devaient être opposés à la diathèse qui s’y trouvait. Je prie tous ceux qui lisent ce livre d’abjurer tout sentiment de jalousie, d’acharnement ou de fureur qu’ils portent à l’égard des sectes, et de considérer en hommes réfléchis la suite de mon discours. Comme j’examinais le sujet en question, j’appris qu’Archigène avait écrit un livre où il donne le moyen de guérir les lésions de la mémoire, et je courus immédiatement dans toutes les bibliothèques, chez tous les libraires, et chez tous les médecins de ma connaissance, partisans des écrits de cet homme, dans l’intention de me procurer ce livre, afin de m’en servir pour trouver, non pas le lieu affecté, mais les médicaments convenables ; car je croyais tout simplement que ce lieu indiqué par lui n’était pas autre que le cœur, l’opinion de son école étant que l’âme dirigeante y est renfermée. Je voulais apprendre à quelle dyscrasie du cœur il attribuait cette affection, ne doutant pas non plus, par l’étude que j’avais faite de ses dogmes, qu’il n’admît quelque dyscrasie. Mais