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DES LIEUX AFFECTÉS, II, viii.

dans toutes les autres parties du thorax : car la racine de la douleur étant dans la plèvre, les malades répugnent à faire servir à la respiration les muscles de cette région ; de sorte que la nature confie alors au diaphragme seul le travail de la respiration, ainsi qu’il arrive, dans l’état de santé, pour les inspirations larges et libres. Lors donc que l’inflammation se déclare dans les parties inférieures des plèvres, le diaphragme, distendu, souffre davantage ; lorsque la douleur affecte les parties supérieures, la douleur se déclare vers la clavicule. Dans le premier cas, c’est le diaphragme qui cause la douleur par ses mouvements, et dans le second, c’est la clavicule par sa dureté. Dans les fortes inflammations et dans les affections squirrheuses du foie, la douleur qui survient à la clavicule droite est plutôt une suite de la tension de la veine cave que des membranes (cf. V, iii initio et VII, viii).

Quand Archigène dit : « C’est ainsi que la surface (derme ?) est souvent douloureuse de la même manière, » ce qui signifie que la douleur a les caractères propres à celle des membranes affectées, il nous révèle clairement d’où il est parti pour dire que les douleurs des membranes ont quelque chose de semblable à l’hæmodie.

Comme, d’un côté, la sensation d’engourdissement est perçue en même temps que ce qui est propre à l’hæmodie, les deux affections venant pour ainsi dire des mêmes causes ; comme, d’un autre côté, la membrane placée immédiatement sous la peau est souvent frappée d’engourdissement, exposée qu’elle est à l’influence du froid extérieur, Archigène, trompé par le caractère commun des deux affections, a dit que les autres membranes, et souvent même la surface, éprouvaient quelque chose de semblable à l’hæmodie, la douleur se produisant, non pas eu égard à la substance de la partie affectée, mais eu égard à la substance des membranes en général, laquelle est dépourvue de sang et froide ; d’où il résulte que les membranes sont plus exposées aux affections froides, affections qui produisent naturellement cette espèce de douleur. Voilà pourquoi Archigène a dit que ces douleurs se manifestent souvent, non par suite de la structure de la partie affectée, car alors ces douleurs seraient inhérentes aux membranes, mais qu’elles surviennent accidentellement. La membrane située sous la peau, et qu’on enlève avec elle, produit des douleurs avec tension et engourdissement ; mais les membranes placées