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DES LIEUX AFFECTÉS, II, viii.

dans ce qu’on nomme céphalées. Il arrive quelquefois dans ces maladies que les artères primitivement affectées, et cela manifestement, éprouvent à un tel point cette douleur dont parle Archigène, que l’on entend des malades avouer qu’ils sentent la douleur des vaisseaux ; c’est ce qu’il a voulu exprimer en disant que l’artère arrondie frissonne légèrement. Puisqu’il dit que les artères sont affectées de la sorte dans les hémicrânies sphacéleuses, faut-il donc entendre aussi cela des veines comme devenant, pour ainsi dire, variqueuses, dans cette seule maladie ? Est-ce au contraire un symptôme commun aux veines affectées d’une manière quelconque ou seulement enflammées ? Comme, d’un côté, il joint à ce qu’il dit des artères ce qu’il dit des veines, il est naturel de supposer qu’il a voulu parler de la même affection ; comme, d’un autre côté, il écrit immédiatement après sur les nerfs d’une manière générale, et sur d’autres parties analogues, sans appliquer ce qu’il en dit à une maladie spéciale, on peut croire, en conséquence, qu’il a voulu aussi parler des veines de la même manière. Dans l’incertitude, il vaut mieux penser qu’à propos de l’hémicrânie, il a fait mention des veines en même temps que des artères, et simplement des autres organes, sans préciser aucune maladie pour les nerfs, ni dans ce qu’il dit ensuite lorsqu’il répète que les veines produisent des douleurs pesantes avec tiraillements et un sentiment de plénitude uniforme. Ce passage a une certaine ambiguïté.

Ce qu’il dit ensuite : « les nerfs se distendent, se durcissent et se tordent, » ne se rapporte évidemment pas à l’affection de l’hémicrânie ; il s’agit d’une manière générale des affections des nerfs. Or, cela même est évidemment faux, car toute affection des nerfs n’a pas pour effet de durcir et de tordre leur substance ; il est même certaines affections qui relâchent les nerfs ; cela est manifeste dans l’atrophie. Bien plus, souvent ils ne présentent aucune différence sensible avec les nerfs sains et leur ressemblent parfaitement ; cependant ils ne transmettent point le sentiment et le mouvement aux parties qu’ils régissent. Il se peut qu’Archigène ait voulu dire que les nerfs devenaient durs et contournés dans les inflammations seulement ou dans les maladies de caractère inflammatoire, ou dans les tumeurs contre nature ; et certes, dans ces cas mêmes, il est de toute évidence que les nerfs se