Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/515

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
503
LÉSION DES FONCTIONS SANS LÉSION DES PARTIES.

mier en un livre Sur les causes des maladies, le second en trois livres Sur les causes des symptômes. Toutes ces notions doivent être familières à celui qui veut aisément découvrir et distinguer la cause, l’affection et le lieu affecté. Car on ne saurait tout apprendre avec des syndromes, bien que ce soit l’opinion des empiriques (voy. sur le concours de symptômes, les traités Des sectes). Celui qui connaîtra exactement les symptômes antérieurs et actuels et abordera, ainsi préparé, la méthode thérapeutique découvrira la partie affectée en même temps que la diathèse, Cela importe surtout pour les parties situées dans la profondeur du corps, comme je le démontrais tout à l’heure à propos des parties qui perdent le sentiment ou le mouvement.

Peut-être ne sera-t-il pas hors de propos de citer quelques exemples en détail : un flux de ventre involontaire survint chez un enfant de six ans à peu près, par une paralysie soudaine du muscle du fondement. Un symptôme semblable se présenta aussi chez un vieillard. Chez un autre enfant encore, de quatorze ans environ, se déclara un flux de ventre involontaire accompagné de douleurs dans la vessie, et chez un autre de rétention d’urine. Chez un autre, il y avait émission involontaire d’urine ; chez un autre émission d’urine et de matières fécales. Il faut donc dans tous les cas semblables rechercher les symptômes antérieurs. En effet, ces accidents sont précédés nécessairement d’un refroidissement ou de coups sur le rachis. Le refroidissement ne lèse que le muscle affecté ; les coups en lèsent généralement plusieurs. En effet, il est très-rare qu’un seul muscle soit affecté par les coups reçus au rachis, les nerfs issus de la moelle se distribuant dans plusieurs muscles. Quand le muscle lui-même est affecté par le coup, si l’inflammation est négligée et devient squirrheuse, il en résulte une paralysie de ce muscle. Ce cas est rare. Mais souvent le refroidissement lèse un muscle, principalement les muscles superficiels du fondement, soit qu’on se soit assis sur une pierre froide, soit qu’on ait séjourné trop longtemps dans l’eau froide. Telle fut l’affection éprouvée par un enfant qui, après avoir pêché dans la rivière, fut pris d’une affection à la vessie et au fondement. Le même accident survint à des personnes qui avaient nagé dans l’eau froide. Il convient de guérir de pareilles affections en appliquant des remèdes chauds sur les lieux affectés. Si c’est un