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DES LIEUX AFFECTÉS, I, vi.

et qui avait conservé le sentiment dans les trois doigts seulement. Un autre avait conservé non-seulement le sentiment, mais aussi les mouvements des muscles dans lesquels se distribue le nerf qui sort après la septième vertèbre. Un autre, à la suite d’une chute violente, n’eut de paralysés que les muscles qui reçoivent des ramifications de ce nerf. Ce même individu perdit le sentiment dans les parties seules du derme qui reçoivent les ramifications du susdit nerf.

Ainsi donc quiconque veut reconnaître au niveau de quelle vertèbre réside l’affection, si elle occupe un seul nerf ou la moelle épinière, doit être exercé dans la dissection des nerfs, observant une méthode commune dans tous les cas, celle qui consiste à examiner les muscles paralysés en même temps que la partie du derme qui a perdu le sentiment. En effet, si la moelle tout entière est affectée au niveau d’une vertèbre, toutes les parties inférieures sont paralysées. Si elle est lésée d’un côté, l’autre côté demeurant non affecté, la paralysie attaquera seulement les parties situées du même côté. Si la racine d’un nerf est lésée, les autres parties sous-jacentes affectées n’éprouveront aucune lésion, la paralysie n’attaquera que les parties dans lesquelles se distribue le nerf. Si vous connaissez exactement ces rapports, vous ne tourmenterez plus les membres paralysés en négligeant le rachis ; mais c’est en vous occupant de celui-ci, que vous guérirez le lieu affecté. Ainsi encore si le nerf est affecté, non pas au rachis, mais après sa sortie du rachis, vous le reconnaîtrez par les muscles et le derme. Vous le reconnaîtrez aisément dans le derme qui tombe sous le sens de la vue, et dans les muscles vous le reconnaîtrez à la perte de leurs fonctions. Vous devez donc être exercé dans l’anatomie des muscles et savoir de quelle fonction chacun d’eux est l’organe. De cette façon seulement, vous pourrez distinguer dans quelles parties la fonction est abolie, tandis que leur substance n’éprouve aucune affection, dans quelles parties cette abolition de la fonction est précédée par une maladie se formant ou déjà formée. Vous savez que les espèces de maladies et leurs différences ont été décrites par moi dans un autre livre qui a pour titre De la différence des maladies, de même que j’ai écrit un autre ouvrage Sur la différence des symptômes. De plus, j’ai composé deux ouvrages particuliers Sur les causes des maladies et des symptômes, le pre-