précédemment (chap. x et xi), n’ayant pas eu un autre but en excavant ainsi les vertèbres que de ménager une voie sûre à la moelle, il faut certainement que le diamètre intérieur du trou vertébral ait une dimension égale au volume de la moelle. Or ce volume n’est pas le même dans chacune des vertèbres ; il est plus considérable dans les premières ; c’est donc avec raison que la capacité de ces vertèbres est plus grande que celle des autres. Si donc il était juste que ces vertèbres fussent créées larges à cause de l’épaisseur de la moelle en cette région, et légères parce qu’elles pèsent sur toutes les autres, il était, par cela même, évidemment nécessaire qu’elles fussent minces. Comment, en effet, se trouveraient-elles légères si elles avaient été faites à la fois larges et épaisses ? C’est donc en vue de cette utilité que les premières vertèbres ont à la fois une cavité large et un corps peu volumineux.
Pourquoi la nature a-t-elle attribué à la moelle cette inégalité même de volume, et pourquoi va-t-elle s’amincissant de plus en plus dans les parties inférieures ? car ici encore, ayant en vue une mesure équitable, elle a donné à la moelle, dans chacune des vertèbres, la dimension exigée. Ce sont là des questions que l’on peut, sans notre aide, résoudre à l’instant.
Ajoutons-y cependant notre opinion, après avoir rappelé l’utilité de la moelle. En considérant le but pour lequel elle a été créée, il était mieux qu’elle eût dans chacune des vertèbres la dimension qu’elle a effectivement. Nous avons dit (chap. xi, p. 31) qu’elle avait été créée pour distribuer les nerfs destinés, chez l’animal, à mouvoir toutes les parties situées au-dessous de la tête.
Aussi devons-nous admirer la nature de ce qu’elle a tiré de l’encéphale une moelle assez abondante pour suffire à toutes les parties inférieures. Or, on la voit se partager tout entière en ramifications de nerfs, comme un tronc d’arbre en nombreux rameaux (cf. chap. iv). Si l’animal n’eût pas été conformé avec