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LÉSION DES FONCTIONS SANS LÉSION DES PARTIES.

vapeur ; autre encore est une affection qui consiste en la perte de la vue par suite de l’obstruction du canal qui descend de l’encéphale (nerf optique — cf. Util des parties ; VIII, VI et IX, VIII) ; autre, bien qu’analogue à cette dernière, est celle d’un individu qui a les jambes paralysées par l’inflammation de la moelle, ou chez qui, d’une autre manière, la voix est, soit éteinte, soit altérée. En effet, une faculté sans substance (la faculté d’innervation) trouve un obstacle à se rendre aux jambes ; pour les yeux, c’est une faculté avec substance (pneuma optique), faculté et substance qui, ni l’une ni l’autre, ne peuvent se rendre à leur destination ; pour le larynx, la quantité de matière qui doit y arriver n’y peut parvenir ; chez celui qui est devenu aphone par la perforation des muscles intercostaux, la matière de la voix est entièrement perdue. Le mode de paralysie du larynx, qui existe quand les nerfs phonétiques (nerfs récurrents) ont été coupés ou serrés par un lien, est le même que pour la paralysie des jambes dans les états de la moelle que nous venons de décrire. J’ai l’habitude d’appeler nerfs phonétiques ceux que j’ai découverts, mes maîtres ne connaissant que les nerfs accolés aux artères [carotides — nerfs laryngés supérieurs]. La perte de la voix suit donc également la lésion de ces nerfs ; mais parce que les nerfs propres du larynx appelés par moi nerfs récurrents, sont exclusivement destinés à la substance du larynx, tandis que les nerfs accolés aux artères se distribuent aussi à beaucoup d’autres parties, il n’existe pas de qualification plus convenable que celle de phonétiques pour les nerfs destinés aux organes régulateurs de la voix[1]. Du reste, le dommage éprouvé par les muscles du larynx est de même espèce qu’il y ait lésion des nerfs récurrents ou des nerfs accolés aux artères ; dans les deux cas, ils manquent de la puissance psychique sans laquelle ils ne peuvent être mus volontairement. L’incision des muscles moteurs de la glotte rend, il est vrai, l’animal complétement aphone, mais ce n’est pas absolument de la même façon, ni non plus d’une façon tout autre que quand les nerfs sont lésés. La lésion a cela de commun dans les deux cas que la

  1. Tout ce passage est fort altéré dans les éditions et dans mon manuscrit. J’ai pu lui rendre son vrai sens, je le crois du moins, à l’aide de quelques corrections.