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DES MATIÈRES EXCRÉTÉES EU ÉGARD AU DIAGNOSTIC.

distinguent beaucoup mieux par les vomissements, si le patient a une facilité naturelle à vomir ; mais forcer à vomir quand on ne le peut pas, n’est pas une chose convenable. Cela se passe ainsi quand l’humeur nuisible flotte dans la cavité de l’estomac ; si elle est absorbée par ses tuniques, alors de toutes façons il survient des nausées suivies d’une soif assez forte, principalement chez les gens d’un tempérament chaud, et une appétence pour les aliments chez les gens d’un tempérament plus froid. Il faut encore examiner si le foie est exempt d’affection ou s’il en ressent quelqu’une ; puis quelle est cette affection, si elle est chaude ou froide. Il en est de même pour la rate.

L’ensemble de toutes ces considérations, joint à la connaissance des boissons et des aliments qu’on a expérimentés, aidera à trouver exactement, non-seulement le lieu affecté, mais encore la nature de l’affection. Cette distinction est d’autant plus utile qu’elle sert de base au mode de traitement. Ainsi il faut toujours rafraîchir l’affection chaude en quelque région qu’elle se trouve. Mais jusqu’à quel point faut-il la rafraîchir, de quelle façon, avec quelle substance, c’est ce qu’indique le lieu affecté. Si donc il existe seulement une dyscrasie dans le corps même de l’estomac, en refroidissant la dyscrasie chaude et en échauffant la froide, vous soulagerez à l’instant le malade. Et dans votre conjecture vous n’aurez pas seulement une simple présomption, mais une certitude évidente, surtout si, par une expérience contradictoire, vous voyez l’état du patient amélioré par des médicaments et par un régime rafraîchissants, et empiré par des remèdes échauffants, ou en sens inverse, amélioré par des remèdes échauffants et empiré par des remèdes rafraîchissants. Si l’humeur se trouve renfermée dans les tuniques mêmes de l’estomac, les nausées ne seront pas suivies de vomissements, elles causeront seulement des tiraillements, mais n’évacueront pas l’humeur, comme il arrive quand celle-ci est renfermée intérieurement dans la cavité même de l’estomac ; les rapports seront aigres chez les uns, nidoreux chez les autres. Les uns seront soulagés par le médicament composé des trois espèces de poivres (long, noir et blanc), ou par quelque autre remède analogue avec adjonction d’eau ou de vin ; les autres par l’absinthe ou par les pilules d’aloès qu’on nomme aussi pilules amères (hiera piera). Si, dès le premier essai, l’emploi