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DE LA MEILLEURE SECTE, À THRASYBULE, xlviii-xlix.

même la diathèse indique seulement la suppression des maladies ; mais les moyens par lesquels il faut atteindre ce but, doivent être, ce semble, déduits d’autre chose. Voilà pourquoi il est meilleur d’employer non pas seulement le début, mais aussi la diathèse comme buts.

Ensuite il faut dire aux méthodiques que tout début vous paraît être une certaine complication (ἐπιπλοκή) car deux communautés coexistent, le début et la diathèse, et chacune de ces communautés indique une chose différente[1]. Mais le début vous paraît être une communauté plus immédiate et plus nécessaire ; voilà pourquoi vous y faites particulièrement attention. Il est donc évident par cela que toutes les affections sont des complications de communautés, attendu que toute affection arrive en un certain temps (période dans le sens pathologique). Ce n’est pas seulement le temps qui est une communauté, mais aussi la diathèse. Vous agissez donc mal en pensant que les affections sont une seule complication et en ne disant pas que toutes les affections sont des complications (le temps et la diathèse).


Chapitre xlviii. — Que les resserrants, en s’en tenant à la doctrine des méthodiques, ne devraient pas être employés indistinctement au début de toutes les maladies.


Voici encore un dogme ridicule dans la doctrine des méthodiques : c’est qu’il faut toujours resserrer au début des maladies. Ce dogme doit son origine aux raisons suivantes : plusieurs inflammations sont arrêtées au début par les resserrants et les répercussifs. Mais, selon eux, toute inflammation est un resserrement ; il semblerait donc absurde que le resserrement fût combattu par les resserrants ; et quand nous leur disons que c’est par la répercussion des humeurs nuisibles que nous faisons disparaître l’inflammation, ne pouvant pas méconnaître les phénomènes, ils soutiennent néanmoins qu’il faut toujours traiter le début par les moyens resserrants ; car, ajoutent-ils, nous ne répercutons par les causes, mais nous resserrons pour rendre les corps moins sensibles à l’action des causes, attendu que le resserrement et la constriction rendent les corps résistants aux maladies et empêchent la maladie d’augmen-

  1. Pour la fin de ce chapitre, j’ai suivi le manuscrit.