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RÉFUTATION DES MÉTHODIQUES.



Chapitre xxxl. — Que les contre-indiquants ne sont pas des buts, comme le pensent les méthodiques[1] ; par conséquent les temps qui empêchent d’agir dans tel ou tel sens ne sont pas des buts.


Si ce qui exige quelque chose est le but de la chose exigée, ce qui nous empêche d’employer cette chose exigée ne saurait être un but. Pour cette raison les temps qui nous empêchent quelquefois d’employer la chose exigée ne sauraient être des buts ; car si on admettait que toutes les choses qui empêchent (contre-indiquants) sont des buts, on serait forcé de dire que les forces [opprimées] sont un but de l’évacuation (c.-à-d. une contre-indication de l’indication), aussi bien que la timidité du malade, le père ou le maître ; car toutes ces causes peuvent souvent empêcher d’employer l’évacuation dans le cas de pléthore : les forces qui ne permettent pas la soustraction, aussi bien que le malade qui ne la souffre pas à cause de sa timidité, le père qui l’empêche ou le frère ou le maître. De même donc qu’un homme raisonnable ne peut pas appeler ces choses-là des buts, de même aussi nous n’appellerons pas but le temps, parce qu’il nous empêche souvent d’employer les moyens de traitement ou les aliments. Par conséquent, diront les méthodiques, Hippocrate avait tort d’écrire (Aph., I, 8) : « Si dans le commencement des maladies vous croyez devoir mettre quelque chose en mouvement, faites-le ; mais au summum des maladies il faut laisser tout en repos. » Nous leur répondrons qu’il n’a pas mal dit, car ce n’est pas en prenant le commencement comme but qu’il juge devoir employer des moyens de traitement au commencement des maladies ; mais il conclut du commencement que les forces ne sont pas encore diminuées, et il conjecture qu’elles peuvent supporter la soustraction ; le summum des maladies suppose. au contraire l’affaiblissement des forces, car au summum les causes sont puissantes et les forces abattues. Voilà pourquoi il est d’avis de se tenir tranquille. On croira peut-être qu’il serait raisonnable d’enlever les causes des maladies au summum, quand elles sont le plus puissantes. S’il était tout à fait sans inconvénient d’employer les moyens de traitement [dans ce temps-là],

  1. Ici il y a querelle plutôt de mots que de choses. — Galien ne veut pas qu’on appelle buts les contre-indiquants.