Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/468

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
456
DE LA MEILLEURE SECTE, À THRASYBULE, xxxix-xl.

des moyens de traitement deviendra également évidente par là, car s’ils ne différaient pas par le fond, les deux temps des moyens de traitement pourraient être déterminés de la même manière que ceux des maladies ; mais comme les buts dont on déduit les temps sont très-différents, il est clair que les temps diffèrent également entre eux ; de même, en effet, que les temps des maladies diffèrent par le fond de ceux des temps des moyens de traitement, de même ces temps différeraient eux-mêmes vraisemblablement par le fond. Voilà ce qu’il fallait savoir préalablement sur les temps.


Chapitre xxxix. — Raisons par lesquelles les méthodiques se croyaient en droit de prendre en considération les temps des maladies pour régler le traitement. — Réfutation par le témoignage même d’Hippocrate.


Les méthodiques croient, pour la raison suivante, que les temps [des maladies] indiquent [le traitement convenable] : voyant que tous les temps ne conviennent pas pour l’emploi des aliments ou des moyens de traitement, mais que dans certains temps ces choses sont employées avec fruit, que dans d’autres au contraire elles sont nuisibles, ils ont pensé que cela résultait de la différence des temps ; d’où ils ont conclu qu’il existe des signes pour administrer la nourriture et des temps pour les moyens de traitement. Thessalus a été également induit en erreur par Hippocrate, lequel dit (Aph., I, 8) : « Quand la maladie est au summum, il est nécessaire d’employer un régime très-exigu.[1] » Or il croyait qu’Hippocrate prenait son point de départ dans le temps pour déterminer la quantité des aliments, et il n’a pas compris ce que le médecin de Cos se proposait. Ce n’est pas en prenant le temps pour point de départ qu’il réglait ainsi l’alimentation, mais il déduisait du temps la mesure des forces, et des forces la qualité des aliments ; il nous rend évidente cette manière de voir par ce qu’il ajoute immédiatement après : « 11 faut calculer si les forces du malade suffiront. » En effet les temps empêchent souvent d’employer ce que les forces exigent, mais jamais le temps n’indiquera ce qu’il faut faire.

  1. Voy. aussi tout le traité Du régime dans les malad. aiguës.