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DE LA MEILLEURE SECTE, À THRASYBULE, xxiii.



Chapitre xxiv. — Les affections n’indiquent pas le traitement, mais elles indiquent seulement qu’elles doivent être éloignées et supprimées.


Disons toutefois aux méthodiques que les affections n’indiquent pas ce qu’il faut faire, mais seulement qu’elles doivent être éloignées et supprimées ; or c’est précisément ce qu’on désire. Il est clair pour le vulgaire et même pour les animaux sans raison que les affections indiquent leur suppression et que la santé indique la conservation de cet état. Mais les hommes de l’art ne s’enquièrent pas de cette indication ; ils cherchent à connaître par quels moyens s’opèrent la suppression des affections et la conservation de la santé, par conséquent ils ont besoin de quelque chose qui leur indique les moyens convenables spéciaux, ceux à l’aide desquels on peut obtenir la santé ou la conserver ; car les hommes de l’art se distinguent du vulgaire en saisissant ce qui indique les moyens de traitement particulier pour chaque cas. Si l’indication des moyens convenables se tirait des affections, ceux qui en sont atteints sauraient par quels moyens il faut se procurer la santé ; ils l’ignorent, mais ils savent quelle indication fournit l’affection ; en effet, comme elle indique la suppression, ils envoient chercher les médecins qui peuvent supprimer les affections.


Chapitre xxv. — Ce sont les causes et non les affections qui indiquent les moyens de traitement ; ces moyens mêmes le prouvent.


On peut aussi reconnaître par les moyens thérapeutiques employés que ce ne sont pas les affections, mais les causes qui indiquent le traitement, car les moyens thérapeutiques s’opposent aux causes efficientes et à ce qui est en voie de formation. Ainsi l’évacuation s’oppose à la plénitude, mais non pas à une affection, par exemple à l’inflammation ou à la fièvre ; la pléthore étant supprimée par l’évacuation, on supprime en même temps l’affection causée par la pléthore. Puisque l’affection est supprimée en même temps que la cause, le traitement n’était donc pas dirigé contre l’affection. On peut encore connaître, en comparant les symptômes produits par la pléthore et par l’évacuation, que le moyen de traitement était dirigé contre la cause, car la pléthore cause de la pesanteur par la surabondance ; et l’évacuation, en di-