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DE LA MEILLEURE SECTE, À THRASYBULE, xxiii.

en rien, nous ne commettrons pas de faute en les substituant l’un à l’autre : nous emploierons pour celui qui a souffert du feu les mêmes moyens de fomentation que pour celui qui a souffert du froid ; nous appliquerons des cataplasmes à celui qui a souffert du froid, et nous le traiterons par des médicaments propres à enlever les escharres ; mais nous n’agissons pas ainsi, car il en résulterait du dommage. D’où il suit, par conséquent, qu’on ne peut pas dire que c’est le même traitement dans les deux cas. Remarquez encore que la même cause produit des affections différentes, car les uns sont affectés d’inflammation par la pléthore, or l’inflammation est un resserrement ; les autres ont des hémorrhagies, or l’hemorrhagie est un flux ; mais le traitement ne change pas d’après la différence des affections ; en effet, dans les deux cas, l’évacuation, étant opposée à l’affection, guérit ; car, les méthodiques l’avouent eux-mêmes, les indications ne doivent pas se tirer des causes efficientes, mais des effets produits.

Les méthodiques admettent bien la considération des affections, en tant que causes, puisqu’elles produisent les symptômes ; seulement ils disent qu’elles ne fournissent pas d’indications comme causes, mais comme communautés. Rien n’empêche, ajoutent-ils, de regarder la même chose tantôt comme cause, tantôt comme communauté, tantôt enfin comme une autre chose ; par exemple : une pomme affecte le goût, la vue et le toucher ; quand nous disons qu’elle est douce, nous ne disons pas cela en tant qu’elle affecte le toucher ; ainsi rien n’empêche les affections d’être les produits d’une chose et de produire une autre chose ; mais quand nous disons qu’elles indiquent, nous ne disons pas qu’elles indiquent comme produit, ou comme facteur, mais comme communauté. De même donc que les méthodiques disent que les symptômes n’indiquent aucun traitement utile parce que les mêmes symptômes sont produits par des causes différentes, et des symptômes divers par les mêmes causes, de même, en voyant que les mêmes affections sont produites par des causes différentes, et des affections diverses par les mêmes causes, nous disons que les causes sont inutiles pour indiquer le traitement convenable ; si ce qui est un indiquait toujours la même chose, nous emploierions toujours le même traitement dans l’ischurie. Comme ils prétendent aussi que la rougeur n’indique rien, pensant qu’elle est de l’espèce