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RÉFUTATION DES MÉTHODIQUES.

de la vessie, nous employons le cathéter, ou, comme le prescrit Érasistrate, nous plaçons le malade sur les genoux et nous touchons l’extrémité de l’urèthre avec de l’aphronitre[1], et le reste. Si l’indication du traitement convenable se tire de l’affection, l’affection étant la même, il y a les mêmes indications d’un même traitement : or, elles ne sont pas les mêmes ; par conséquent les maladies n’indiquent pas ; et encore, si les indications étaient fournies par les maladies[2], les maladies différentes ne fourniraient pas la même indication. Au contraire les causes étant les mêmes, mais les affections étant différentes, nous employons le même traitement. Le choléra et l’ictère sont des affections différentes (les méthodiques l’avoueront presque eux-mêmes), parce que la première est un resserrement et la seconde un relâchement ; cependant nous employons dans les deux cas l’évacuation. Puisque les manifestations de maladie disparaissent avec les causes et qu’elles se montrent tant que les causes subsistent, puisque nous employons, quand les causes sont différentes, un traitement différent quoique les affections soient les mêmes, tandis que si les causes sont les mêmes nous employons le même traitement, quoique les maladies soient différentes ; nous devons donc rechercher les causes, les affections et les parties affectées.

On peut démontrer la même chose de la manière suivante : la même affection, comme le resserrement, est engendrée par des causes différentes ; en effet, le feu resserre la surface des parties qu’il vient frapper ; il en est de même pour le froid ; et bien que l’affection soit la même, nous employons un traitement différent en raison de la différence des causes ; car nous guérissons le resserrement produit par le feu au moyen d’affusions et de cataplasmes propres à enlever les escharres, et nous traitons le resserrement par l’action du froid, à l’aide de fomentations, de raclures de navets et de moyens semblables. Si les méthodiques objectaient que dans les deux cas nous employons le même traitement, c’est-à-dire le relâchement, nous leur répondrions : Si le traitement ne diffère

  1. Voy. Oribase, VIII, {{sc[xv}}, t. II, p. 189.
  2. Ici le manuscrit corrige très-notablement le texte imprimé, en ajoutant tout un membre de phrase qui avait disparu par suite d’un ὁμοιοτέλευτον. Voici ce membre de phrase : οὐ γίνονται δὲ· [οὐκ ἄρα τὰ πάθη ἐνδείκνυται· ἔτι εἰ ἀπὸ τῶν παθῶν αἱ ἐνδείξεις γίνονται], οὐκ ἀν τὰ διαφέρ. κ. τ. λ..