Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/445

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
433
RÉFUTATION DES MÉTHODIQUES.

choses différentes ne peuvent pas indiquer le même traitement, et si la fièvre et la toux indiquent quelquefois la même chose, il est clair que l’indication ne se tire pas de la fièvre ni de la toux. Nous rétorquerons ainsi leur argument : Si les individus resserrés ou relâchés par la bile ont besoin du même traitement, et si des états différents ne peuvent indiquer le même traitement, il est clair que ce ne sont pas le resserrement et le relâchement qui indiquent le traitement utile. Voilà à peu près ce que débitent les méthodiques pour établir que les symptômes sont inutiles.


Chapitre xxii. — La considération des symptômes est utile pour trouver le traitement convenable. — Les méthodiques sont contraints de le reconnaître malgré eux.


Nous établirons d’abord que les méthodiques eux-mêmes reconnaissent par leur manière d’agir que les symptômes ne sont pas tout à fait inutiles ; nous montrerons, en exposant la doctrine des dogmatiques, l’utilité qu’on tire des symptômes. Que les méthodiques regardent la considération des symptômes comme utile pour le traitement, cela me paraît résulter évidemment de ce qui suit : ils sont d’avis de faire coucher dans l’obscurité les individus pris de délire de quelque manière que ce soit, que ce délire tienne au relâchement ou au resserrement, car ils croient que la lumière augmente le délire ; au contraire, ils prescrivent de ne pas faire coucher les léthargiques dans l’obscurité, que cette maladie tienne au resserrement ou au relâchement, car ils pensent que l’obscurité favorise l’assoupissement. Pourquoi donc, disons-nous, si les symptômes n’indiquent rien, faites-vous coucher dans l’obscurité ceux qui ont du délire par resserrement, bien que l’obscurité augmente le resserrement, et pourquoi, au contraire, faites-vous coucher à la lumière les léthargiques par relâchement, bien que la lumière augmente le relâchement ? Dans ce cas, en effet, vous paraissez négliger entièrement les maladies pour ne tenir compte que des seuls symptômes. Comment ces choses, qui ont une telle efficacité qu’elles obligent de négliger non-seulement le but qu’on se propose, mais même de faire le contraire de ce que le but indique, seraient-elles inutiles, car le resserrement donne l’indication de relâcher ? Ceux qui renferment les délirants dans l’obscurité ne relâchent pas, mais resserrent, au contraire, tandis que le relâche-