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DE LA MEILLEURE SECTE, À THRASYBULE, xxi-xxii.

disent : Quand les symptômes sont les mêmes et que les affections dont ils dépendent sont différentes, nous n’employons pas le même traitement, comme dans la phrénitis qui dépend du resserrement et dans celle qui dépend du relâchement ; au contraire, quand les symptômes sont différents et que les affections sont les mêmes, nous employons le même traitement, comme dans la pleurésie et la phrénitis, si elles dépendent toutes les deux du resserrement. Puisque nous employons un traitement différent quand les symptômes sont les mêmes, et aussi quelquefois un même traitement quand les symptômes sont différents, il en résulte que les symptômes sont tout à fait inutiles pour le traitement ; car, en supprimant les affections, on supprime les symptômes, et tant que la maladie persiste les symptômes persistent. Par cette raison, disent-ils encore, les affections sont utiles à considérer, puisque l’existence et la disparition des symptômes sont liées à l’existence ou à la disparition des affections. Les symptômes sont inutiles, attendu qu’ils n’ont aucune espèce de force par eux-mêmes ; s’ils indiquent quelque chose, ajoutent-ils, ils n’indiquent rien d’utile, mais plutôt quelque chose de nuisible : par exemple, la chaleur dans la fièvre indique de refroidir, ou, par Jupiter ! de donner à boire ; ou bien l’envie de prendre du vin ou de se baigner indique de donner du vin ou de conduire au bain. Puis donc que les symptômes n’indiquent rien, ou rien d’utile, mais plutôt quelque chose de nuisible, nous repoussons les symptômes et nous acceptons les affections comme pouvant indiquer le traitement.

Ils posent encore les questions suivantes, afin de démontrer que les symptômes ne sont pas utiles pour indiquer les moyens convenables de traitement : Si la même affection ne peut pas indiquer un traitement opposé, et si les individus qui éprouvent du malaise par suite de resserrement ou de relâchement ont besoin d’un traitement opposé, il en résulte que l’indication du traitement ne se tire pas du malaise. On peut retourner contre eux cet argument, et démontrer que de cette manière-là l’affection n’indique pas non plus le traitement ; si les individus qui ont le corps resserré par le froid ou par la corruption (?) ont besoin d’un traitement différent, et si la même chose ne peut pas indiquer un traitement différent, le resserrement n’indique pas le traitement.

Les méthodiques posent encore les questions suivantes : Si des