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RÉFUTATION DES MÉTHODIQUES.

même. Elle est inutile, parce qu’on a besoin de raisonnement pour discerner d’après quels symptômes il faut baser le traitement utile, car les empiriques eux-mêmes sont d’avis qu’il ne faut pas tenir compte dans l’observation de tous les symptômes passés ou présents qu’offre le malade. Elle est impossible, parce que le nombre des symptômes étant considérable, on ne peut pas, en réalité, les rencontrer tous de telle façon qu’ils forment deux fois le même concours, j’entends l’espèce des symptômes, leur nombre, leur intensité, leur ordre, le temps de leur apparition et les autres conditions analogues, qui toutes doivent être les mêmes. L’histoire est superflue, car elle juge par l’expérience la valeur des faits racontés ; elle est impossible, attendu qu’elle ne peut tenir compte ni de l’intensité des symptômes, ni de l’ordre de leur apparition, considérations sans lesquelles on ne peut arriver au traitement opportun. Nous avons combattu le passage du semblable au semblable, par cela même que nous avons montré qu’il faut nécessairement le baser sur le discernement des actions médicamenteuses utiles ou nuisibles.


Chapitre xxi. — Réfutation des méthodiques par les empiriques et par les dogmatiques. — Principes du méthodisme qui sont communs avec ceux des autres sectes.


Puisque nous avons réfuté sommairement les empiriques, nous devons nous adresser maintenant aux méthodiques. Celui qui veut les réfuter doit concéder ce qui est commun aux diverses sectes, et réfuter ce qu’il y a de particulier dans celle des méthodiques. Les empiriques donc, quand ils réfutent les méthodiques, cherchent à démontrer l’impossibilité d’arriver au traitement par l’indication ; nous, au contraire, nous conviendrons avec eux que le traitement peut être fourni par l’indication, mais nous ne leur accorderons pas que l’indication est fournie par les phénomènes. Nous leur accordons encore que l’indication d’un ou de plusieurs remèdes n’est pas fournie par les symptômes, mais nous n’admettons pas que les symptômes sont tout à fait inutiles ; car il nous semble que les symptômes nous révèlent souvent ce qui peut fournir l’indication du traitement, mais qu’ils sont par eux-mêmes tout à fait inutiles à cette indication.

Voilà quels discours tiennent à peu près les méthodiques. Ils