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DE LA MEILLEURE SECTE, À THRASYBULE, xx-xxi.

ptômes qui proviennent des causes, et à ceux qui dépendent de la partie affectée et des forces ; car reconnaissant que tel symptôme tient aux causes, tel autre à la partie affectée, tel autre aux forces ; sachant, de plus, que l’espèce du moyen de traitement est réglée par la cause, le mode d’application par la partie affectée et la mesure par les forces, autant qu’on peut le déterminer ici, quand la cause reste la même et que les symptômes qui révèlent la cause se montrent, mais que le lieu et les forces ne sont pas les mêmes, il emploiera le même genre de traitement, mais il ne l’appliquera pas au même endroit et dans la même mesure ; si, au contraire, la cause n’est pas la même, tandis que l’endroit et les forces n’ont pas changé, il n’emploiera pas le même genre de médicaments, mais il l’appliquera de la même manière et dans la même mesure. Puis donc que le dogmatique est en état de diviser le concours et le traitement, il peut, dans les concours qui se ressemblent, transporter avec chance de succès certaines parties du traitement d’un cas à un autre, suivant que cela lui paraît convenable.

L’empirique, au contraire, ne se soucie ni de la cause, ni des symptômes qui révèlent la cause, le lieu affecté ou les forces : aussi ne pourra-t-il pas faire la même chose, et par conséquent il ne peut pas se servir non plus du passage du semblable au semblable, car il ignore en quoi les concours se ressemblent. Il ne peut pas non plus subdiviser le traitement, et appliquer le moyen capable de s’opposer aux symptômes actuels, car s’il dit qu’il peut faire cela, c’est-à-dire établir des divisions dans les symptômes qui constituent les concours et dans le traitement, et s’il sait par quoi le traitement fait du bien ou nuit dans chaque cas, il avoue qu’il reconnaît des causes occultes ; et, s’il en arrive là, il est obligé de confesser qu’il faut emprunter les moyens de traitement à l’indication.


Chapitre xii. — Résumé de la réfutation des empiriques.


Les trois procédés fondamentaux de la secte des empiriques, l’observation, l’histoire, le passage du semblable au semblable, étant donc impossibles, nous avons montré que l’observation est inutile sans le raisonnement et qu’elle est impossible par elle--