Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/440

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
428
DE LA MEILLEURE SECTE, À THRASYBULE, xviii-xix.

l’appeler comme il voudra. Nous disons donc que les symptômes dépendent, les uns des causes, les autres des lieux affectés, ceux-ci des forces, ceux-là des malades eux-mêmes. Le dogmatique distingue tous ces symptômes, discerne ceux sur lesquels on doit faire porter l’observation et ceux qu’il faut négliger ; il ne s’inquiète donc pas de ceux qui n’ont aucune utilité pour le traitement, qu’ils existent ou qu’ils n’existent pas. Si le concours semble changer en quelque chose par rapport aux symptômes inutiles, ils déduisent le même traitement, comme si le concours était resté le même, tandis que l’empirique, qui fait porter l’observation sur le concours en bloc, et qui n’a pas la faculté de discerner les symptômes, doit employer un traitement différent, si un symptôme quelconque manque ou s’ajoute, comme si le concours était changé, car il ignore que le concours change véritablement par l’addition ou l’absence de certains symptômes, comme dans l’inflammation, dans le squirrhe, dans l’œdème, dans la hernie, tandis que dans d’autres cas il n’en est pas ainsi, par exemple, dans l’opisthotonos et dans l’emprosthotonos, l’inflammation paraît n’être pas la même ; mais comme c’est un symptôme qui dépend du malade et non pas de la cause, ni de la partie, ni de l’état des forces, on emploie le même traitement.

L’empirique ignore aussi ce fait, que le concours restant le même, il faut quelquefois ne pas recourir au même traitement. Voici un exemple : dans l’hémoptysie par rupture, par anastomose ou par érosion, les symptômes sont égaux en nombre et semblables ; la toux est entièrement la même ; la quantité de sang rejeté est la même aussi, et tous les autres symptômes se ressemblent ; cependant on a recours à un traitement différent, car le dogmatique, connaissant les symptômes utiles et ceux qui ne le sont pas, prescrira les mêmes moyens de traitement, bien que le concours paraisse souvent différent au vulgaire. Par exemple, les malades qui sont appelés opisthotoniques, ou emprosthotoniques, ou tétaniques, paraissent présenter un concours de symptômes différents. Mais le dogmatique, sachant que la pléthore est la cause de la maladie, que cette maladie est une affection des muscles, et que le résultat est le même, c’est-à-dire une inflammation, usera du même traitement, car il fera uniquement attention aux autres symptômes dont j’ai parle, et laissera de côté celui qui tient