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GÉNÉRALITÉS SUR LES SECTES.

S’ils se contentent de la ressemblance de quelques symptômes, nous leur demanderons : Est-ce d’après la ressemblance de forme, de couleur, de dureté ou de mollesse, du goût, de la bonne odeur, ou est-ce d’après quelque autre considération qu’ils jugent de la ressemblance ? S’ils répondent que c’est d’après le goÙt ou d’après toute autre chose, il est évident qu’ils seront forcés d’avouer qu’ils connaissent les choses utiles par la manière dont elles sont utiles, et, par conséquent, les choses nuisibles par la manière dont elles sont nuisibles. En effet, les choses utiles sont utiles par leur opposition avec les choses nuisibles qui causent la maladie. Si donc on choisit la nètle dans le cas de dyssenterie, parce qu’elle a le même goût que la pomme, il est clair qu’elle agit par une qualité sapide, et comme cette qualité est évidemment l’astringence, on comprend en même temps que les choses nuisibles ont la qualité ou la vertu opposée [à celles des choses utiles]. Si ces moyens de traitement sont opposés à une cause saisissable, il est clair encore que les choses cachées sont également saisissables et qu’il est utile de les connaître.


Chapitre xi. — Continuation du même sujet.


On vient d’exposer comment on arrive au traitement convenable par l’indication, maintenant on va donner une esquisse de l’indication, de l’expérience, de l’analogisme. L’indication est la compréhension de l’utile se présentant en même temps que la compréhension du nuisible, sans observation [antérieure] ni raisonnement ; l’expérience est la compréhension et le souvenir d’une chose vue souvent de la même manière. On peut dire aussi : il y a indication lorsque la compréhension du traitement convenable coincide avec la compréhension des phénomènes, sans démonstration ni observation comparée. L’expérience est l’observation et le souvenir d’un fait qu’on a vu souvent et de la même manière. L’observation réitérée est la même chose que l’expérience. L’analogisme est la comparaison et la compréhension des choses qui soulagent par leur ressemblance.

Puisque nous avons exposé les unes après les autres les opinions propres à chaque secte, nous dirons maintenant les arguments qu’on a opposés à chacune d’elles, c’est-à-dire aux empi-