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RÉFUTATION DES MÉTHODIQUES.

comme dans celles des yeux, du nez et de la bouche ; mais, aussi longtemps que la peau est intacte et tout à fait dense, elle est un obstacle à toute espèce d’écoulement, et cela ne tient pas au genre d’inflammation. De même, si vous imprégnez d’une grande quantité de miel ou de goudron une éponge ou de la laine, il ne s’en échappe rien à cause de l’épaisseur du fluide ; les choses se passeraient de la même façon si vous les imprégniez d’eau ou d’un liquide également ténu, pourvu que la quantité en soit très-petite. C’est, je pense, pour une raison analogue qu’il ne s’échappe pas toujours quelque chose des yeux, c’est-à-dire à cause de l’épaisseur des humeurs, ou parce qu’il n’y a rien de superflu, comme lorsqu’ils sont à l’état normal. Ainsi la même espèce d’inflammation, ne différant en rien d’une autre, si ce n’est par l’épaisseur du liquide qui afflue, peut produire une inflammation sans écoulement, inflammation que les très-sages méthodiques appellent un resserrement et qu’ils croient différent de l’inflammation compliquée, oubliant leurs propres raisonnements, auxquels ils reviennent cependant à tout propos, à savoir que la formation des affections tient aux parties solides et non aux liquides. Si donc le même état existe dans le corps et offre cette seule différence que les humeurs sont épaisses ou ténues, et s’il arrive indistinctement soit un flux, soit une rétention des fluides, comment, dis-je, admettez-vous que les communautés sont différentes ? De cette manière votre compliqué est incompréhensible. Quant aux autres communautés spéciales, qui regardent non-seulement la diététique, mais aussi la chirurgie et la pharmaceutique, je vous apprendrai peut-être une autre fois (Voy. dans le Traité suivant la fin du chap. xxxii) combien vous vous trompez, si vous n’êtes pas encore convaincu par ce que je vous dis. Mais comme ceci suffit aux élèves, je veux aujourd’hui mettre ici fin à mon discours.