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DES SECTES AUX ÉTUDIANTS, ix.

vient à temps, mais il ne faut pas s’occuper de la substance des yeux, parce qu’elle n’est pas la cause du flux. Penser qu’une certaine inflammation est une affection de resserrement, et qu’une autre est une affection compliquée, cela ne me paraît guère l’opinion d’hommes raisonnables ; car ils commencent par oublier leur propre assertion, à savoir qu’il ne faut pas distinguer le flux par l’évacuation, ou le resserrement par la rétention, mais qu’il faut s’en tenir aux affections mêmes des parties, lorsque les inflammations sont égales sous tous les rapports, et que l’inflammation actuelle ne diffère en rien des inflammations précédentes, si ce n’est que dans le premier cas il s’échappe quelque chose, et qu’il ne s’échappe rien dans le second. Comment ne serait-il pas singulièrement absurde de regarder la dernière comme composée et l’autre comme un resserrement ? Comment, en second lieu, ne leur est-il pas venu à l’esprit, ce qui se présentait de soi-même, à savoir que ni à la main, ni au pied, ni à l’avant-bras, ni au bras, ni à la jambe, ni à la cuisse, ni à aucune autre partie du corps, on ne voit jamais une espèce d’inflammation avec flux, tandis que le flux survient uniquement dans les inflammations de la bouche, des yeux et du nez ? Jupiter a-t-il commandé à toutes les communautés composées de ne jamais se porter vers aucune autre partie du corps, mais de faire seulement la guerre au nez, aux yeux et à la bouche ?

L’inflammation peut attaquer toutes les parties capables d’être influencées par la cause de sa formation ; mais parce que quelques-unes sont naturellement rares et d’autres denses, il s’échappe une partie de l’humeur des premières, tandis qu’elle est retenue dans les dernières. En effet, remplissez une outre ou un autre objet d’une égale densité avec une substance fluide, il ne s’en écoule rien ; remplissez au contraire une éponge ou un objet également poreux, le superflu s’échappe immédiatement. Si donc les méthodiques se rappelaient combien tout le reste de la peau est plus dense que les membranes des yeux, du nez et de la bouche, pourquoi leur serait-il difficile d’attribuer la cause [de la différence des inflammations] à la nature des parties, et de laisser de côté la complication et tout ce long bavardage ? Les inflammations accompagnées d’ulcérations dans les autres parties montrent qu’il en est ainsi. Dans ces inflammations, l’humeur ténue s’écoule