Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/404

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
392
DES SECTES AUX ÉTUDIANTS, ix.

dissidence ; car certains d’entre vous mesurent le relâchement et le resserrement par l’état contre nature des évacuations ; si les humeurs sont retenues, on nomme l’affection resserrement, et si elles coulent avec excès, on l’appelle flux ; d’autres font consister les affections dans la diathèse même des parties, et blâment fortement ceux qui s’en tiennent aux évacuations.

Peut-être pourrai-je réussir à indiquer maintenant en quoi les deux opinions me semblent également erronées ; je m’adresserai d’abord à ceux qui jugent les affections d’après l’état contre nature des excrétions, car je me demande avec étonnement s’ils n’ont jamais vu dans les maladies ni sueurs, ni urines, ni vomissements, ni selles plus abondantes qu’à l’état normal, produisant un bon effet, et, ce qui serait le plus absurde de tout, s’ils n’ont jamais vu une hémorrhagie nasale amener une crise ? Ce dernier phénomène est cependant contre nature, non-seulement par la quantité, mais aussi par l’espèce. Les sueurs, les urines, et tout ce qui est rejeté par le ventre ou par les vomissements, ne sont pas contre nature, eu égard à l’espèce ; mais quelquefois ces évacuations excèdent tellement la mesure naturelle, que j’ai vu des malades mouiller entièrement leur couche, d’autres dont les selles allaient jusqu’à trente cotyles ; mais je n’ai pas cru devoir arrêter ces évacuations, parce qu’elles entraînaient le principe nuisible ; cependant, en prenant pour criterium général les excrétions naturelles, il faudrait arrêter ces symptômes. Voilà pourquoi j’aurais en quelque sorte plus de confiance en ceux qui font consister les communautés dans la diathèse même ; toutefois je suis étonné que ces derniers aient osé dire que ces communautés étaient apparentes, car si le flux ne consiste pas dans la matière qui s’écoule par le ventre, mais dans l’état du corps qui est le principe du flux, il est impossible que cet état se révèle à aucun de vos sens. Comment alors les communautés seraient-elles apparentes ? La diathèse de la fluxidn peut avoir en effet son siége dans le colon, dans les intestins grêles, dans la vessie, dans l’estomac, dans le mésentère et dans plusieurs autres parties internes ; mais ni aucune de ces parties, ni aucune de leurs affections ne sont accessibles aux sens : comment donc pourra-t-on dire encore que les communautés sont apparentes, à moins qu’on ne veuille appeler apparence la connaissance par le moyen des