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RÉFUTATION DES MÉTHODIQUES.

Je vous dis tout cela en vous accordant votre première proposition, qu’il faut relâcher l’inflammation des jambes et celle des bras, mais avec cette restriction qu’il n’en est pas ainsi de l’inflammation des yeux, de la luette et des oreilles. Lorsque je vous aurai démontré que même celle des jambes et des bras ne doit pas être relâchée, dans quelque circonstance que ce soit, peut-être reconnaîtrez-vous, si vous êtes raisonnable, combien vous vous écartez de la vérité ; c’est une question de souvenir des phénomènes. En effet, quand l’inflammation d’une partie quelconque ne tient pas à une blessure, mais survient spontanément par suite de la constitution qu’on appelle pléthorique, chez nul malade il ne conviendra de relâcher la partie avant d’avoir évacué tout le corps, car [si vous agissez autrement], non-seulement vous n’amoindrirez pas l’inflammation, mais vous l’augmenterez encore ; c’est pourquoi dans cette période nous appliquons sur cette partie les remèdes astringents et rafraîchissants ; ce n’est qu’après les évacuations générales que la partie enflammée supporte les remèdes relâchants. Si je ne vous persuade pas par ce discours, il est temps que je me réfugie chez ceux qui estiment les phénomènes en eux-mêmes, comme je l’ai dit au commencement.


Chapitre ix. — Réfutation des méthodiques par les dogmatiques. — Objection de Galien contre quelques-uns des principes de la secte méthodique.


L’empirique ayant ainsi parlé, cède la place au dogmatique, qui tient à peu près ce discours : Si vous êtes raisonnable, la discussion précédente suffira peut-être pour vous prouver qu’il ne faut pas rejeter comme inutile la considération de l’âge, des saisons, des localités, des causes procatarctiques et des parties du corps. Si l’empirique ne vous a pas encore convaincu en vous rappelant les phénomènes, si vous avez besoin de quelque raisonnement, je crois devoir ajouter le suivant, et je vous montrerai que la base sur laquelle repose votre secte tombe en ruines : Je vous entends parler d’une connaissance de communautés apparentes, mais je demande toujours à quoi se rapportent particulièrement ces communautés, et comment on les reconnaît ; il me semble toujours que je je puis pas les reconnaître, et la raison c’est que vous êtes d’accord entre vous quant aux mots, tandis que sur les faits il y a