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DES SECTES AUX ÉTUDIANTS, vi.

plicité de formes ; car de ce qui est évident il tire l’une après l’autre des choses qui ne sont pas évidentes. Il en résulte, et c’est pour eux un nouvel argument, un désaccord qui n’a point de solution ; ils disent que c’est là le signe de la non-compréhension ; ils appellent compréhension une connaissance véritable et solidement basée ; le contraire ils l’appellent incompréhension ; ils soutiennent que l’incompréhension est la cause du désaccord sans solution, et que ce désaccord est à son tour le signe de l’incompréhension ; ils prétendent que la dissidence touchant les choses cachées n’admet pas de solution et que celle touchant les phénomènes en trouve une ; alors en effet, chaque chose apparaissant telle qu’elle est, confirme le témoignage de ceux qui disent vrai et confond le mensonge. Les dogmatiques et les empiriques discutent entre eux sur des milliers de points semblables, et cependant dans les mêmes maladies ils suivent le même traitement, du moins ceux qui s’en tiennent à la règle dans chaque secte.


Chapitre vi. — Exposition de la doctrine des méthodiques.


Ceux qu’on appelle méthodiques (car c’est ainsi qu’ils se nomment, comme si les dogmatiques, leurs prédécesseurs, avouaient ne pas traiter l’art avec méthode) ne me semblent pas être en désaccord avec les anciennes sectes seulement quant au raisonnement, mais ils changent aussi beaucoup dans la pratique de l’art ; suivant eux, ni la partie affectée, ni la cause de la maladie, ni l’âge du malade, ni la saison, ni le pays, ni la considération des forces, de la nature ou de la complexion du malade, ne servent pour l’indication du traitement. Ils rejettent aussi la considération des saisons, du pays et des habitudes, disant qu’il leur suffit de tirer l’indication du traitement convenable des affections seules, et encore non des affections particulières, mais de celles qu’ils regardent comme générales et communes. Ils appellent communauté ce qui domine, en les embrassant toutes, les affections particulières.

Les méthodiques s’efforcent de démontrer l’existence de deux communautés et d’une troisième qui est un mélange des deux autres, les uns pour les maladies qui sont du ressort du régime, les autres pour toutes les maladies sans exception. Ils donnent à ces affections générales le nom de resserrement et de relâchement, et