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DU MOUVEMENT DES MUSCLES, II, viii.



Chapitre viii. — La fonction des muscles qui sont placés aux orifices par où s’échappent les excréments consiste, non à expulser, mais à retenir. De l’action du diaphragme, des muscles du thorax et de ceux de l’épigastre (muscles abdominaux, — pour Galien épigastre a un sens beaucoup plus étendu que pour les modernes) dans la défécation et l’action d’uriner. — De l’antagonisme de ces deux séries de muscles.


La fonction du muscle du siège et de celui de la vessie ne consiste pas à expulser les résidus de la nutrition, mais à les retenir. Bien des gens se sont trompés tout d’abord à cet égard, croyant que ces muscles ont été créés en vue de l’expulsion dès résidus (cf. Util. des parties, XV, v, p. 145), et ne remarquant pas que, dans leur paralysie, les résidus sont excrétés, mais involontairement. Souvent même, par suite d’une opération mal faite, il arrive que le muscle du siége étant coupé outre mesure, les excréments s’écoulent involontairement par cette issue, comme si les organes destinés à prévenir cet écoulement ne pouvaient plus l’empêcher[1]. Ce muscle n’est donc pas simplement ni primitivement un organe d’excrétion ; mais, pour que l’incommodité qui survient par l’incision ou la paralysie de ce muscle ne soit pas constante chez l’animal, la nature l’a établi comme surveillant contre la sortie intempestive des résidus ; aussi, non-seulement il n’agit nullement pour pousser à l’excrétion, mais il contre-balance l’action même des organes chargés de cette fonction.

Quels sont donc les organes de cette fonction ? Il y en a plusieurs de particuliers et qui sont de deux espèces ; car les uns sont des organes de l’âme et les autres des organes de là nature, et en conséquence les organes de l’âme agissent toujours par impulsion et les organes de la nature sans impulsion. Le diaphragme et tous les muscles abdominaux sont les organes sous la dépendance de l’âme, et toute la série des intestins, conjointement avec l’estomac, sont des organes sous la dépendance de la nature. Mais nous avons parlé ailleurs de la fonction de ces derniers organes (cf. les livres IV et V, de l’Util. des parties), maintenant nous parlerons des muscles, puisque le présent dis-

  1. Le manuscrit de l’Escurial porte : comme s’il restait des organes très-considérables destinés à opérer l’excrétion.