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DU MOUVEMENT DES MUSCLES, II, vii.

dans ce but, c’est-à-dire pour porter tout le corps quand nous sommes debout ou que nous marchons. Étendues dans des langes, ces jambes se sont façonnées chez les enfants avant qu’elles servissent pour l’action. Ainsi dans le sommeil et dans les différents modes de coucher, elles sont étendues plutôt que fléchies. Nous fatiguons beaucoup plus dans les flexions extrêmes que dans les extensions. La plupart des gens ne peuvent amener entièrement la jambe à l’extrême flexion sans l’aide des mains. Ce membre est, faute d’habitude, comme incapable d’accomplir une telle action. Il n’y a, pour la fléchir aisément, que les danseurs et les lutteurs, car eux seuls sont habitués à une flexion entière. Par conséquent, pour la jambe, la position entièrement exempte de douleur se rapproche autant de l’extension, en partant de la position moyenne, qu’elle y a été contrainte par la longue habitude de l’usage naturel des membres. Si donc vous considérez ces deux points dans toutes les articulations, la nature et l’habitude, vous trouverez ainsi la position moyenne et exempte de douleur.

Il semble que partout l’habitude arrive au même résultat que la nature, aussi a-t-on dit avec raison que c’était une seconde nature, et que la position moyenne et la position exempte de douleur ne font qu’une. En effet, dans les jambes la position moyenne est la même que la position sans douleur. Si vous établissez la position moyenne entre les mouvements qui existent dans les membres, et non pas la moyenne entre l’extension et la flexion parfaites, vous trouverez qu’autant nous nous écartons de l’extrême flexion, autant la position exempte de douleur se rapproche de l’extension. En général donc, pour toutes les articulations, vous trouverez la position moyenne et sans douleur en faisant attention aux mouvements extrêmes. De même, en effet, que pour l’articulation du coude, la position moyenne était la position dite angulaire, et pour celle du genou la position voisine de l’extension ; de même, la position moyenne pour le rachis est la position approchant de la flexion, et pour l’articulation du carpe, la position exactement droite. En effet, nous pouvons plus aisément rendre le rachis convexe que concave[1]. Pour

  1. Pour cette phrase et les suivantes j’ai suivi le manuscrit dont les leçons corrigent notablement le texte imprimé.