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DU COU ET DU RESTE DE L’ÉPINE.



Chapitre ix. — Que la nature, pour concilier la solidité de l’articulation de la tête et des premières vertèbres avec la variété des mouvements, a recours aux meilleurs expédients. — Raisons de la différence de grandeur des muscles qui mettent la tête en mouvement. — Fidèle à ses principes, la nature a multiplié ici les organes en vue d’une seule action, à cause de l’importance de cette action, de la force des mouvements et de la grandeur de la partie ; car chacun des os de la tête, et à plus forte raison la tête tout entière, surpasse de beaucoup le volume de chaque vertèbre prise à part. — Conséquences qui en résultent pour la répartition des muscles eu égard aux deux premières vertèbres.


Montrons maintenant, et c’est pour cela que nous avons donné toutes ces explications précédentes, que l’on ne saurait imaginer une autre structure meilleure des muscles moteurs de la tête. En effet, s’il fallait que l’articulation fût très-solide, et si, en même temps, il était désirable qu’elle eût des mouvements aussi étendus que possible et dirigés en tous sens, comme ces deux conditions, nous l’avons démontré, sont incompatibles, la solidité ne permettant que des mouvements peu nombreux et bornés, tandis que la facilité et la variété des mouvements exigent une articulation lâche, nous devons d’abord louer la nature qui a choisi ce qu’il y a de plus nécessaire ; et en outre, comme loin de négliger complètement l’autre avantage, elle a trouvé une compensation dans une multitude d’expédients, c’est notre admiration qui est due à cette œuvre, et non pas simplement notre éloge. La solidité résulte donc pour les articulations de la tête des dispositions que nous avons signalées. Quant à l’inconvénient qui pour les mouvements dérive nécessairement de l’état des choses, elle l’a corrigé par le nombre, la dimension et la variété de la disposition des muscles. Que ces muscles soient nombreux et grands, cela est évident pour tous, et que leur disposition soit variée, cela ressort clairement de ce qu’ils forment une espèce de couronne qui embrasse toute la [base de la] tête. Aussi, aucun mouvement ne fait défaut à la tête ; car de quelque côté que vous vouliez la tourner, vous le pouvez aisément quand le muscle correspondant à ces parties entre en action. J’arrive enfin à démontrer que c’est avec raison que la tête possède des muscles de grandeur très-différente.

Les muscles postérieurs (grands et petits droits), chargés de relever la tête sont les plus petits de tous, comme étant les seuls